dimanche 25 novembre 2012

Journée de films spéléos, le 17 novembre


Journée très relax à Overijse au Centre Culturel du Bosuil durant laquelle, j'ai pu admirer tout d'abord les photos 3D de David De Roest qui a eu la chance exceptionnelle de visiter Carlsbad Caverns et Lechugilla. Il nous également projeté ses photos d'une expé Spekul en Cantabrie.

Ensuite, changement de salle pour visionner "Ultimate Caving" de la BBC. Un film où les protagonistes (une novice et un présentateur de la BBC) se prennent de grosses sensations dans quelques cavités emblématiques du Royaume-Uni, notamment dans la région de Mendip et du Peak District ("Titan Cave"). Le présentateur Steve Backshall s'essayera à une apnée de 7m de long..

Durant la pause, je discute avec Victor Ferrer qui est backup de JM Mattlet pour tenir son stand de livres et il me montre les livres de photos dont il est co-auteur.
Les photos de ses ouvrages sont d'une très grande qualité photographique. J'ai pu constater qu'il avait pris les mêmes points de vue que moi dans la Grotte Saint-Marcel mais le niveau d'éclairage atteint est nettement meillleur...

Retour dans la grande salle pour l'exposé de Geert De Saedelaer sur les dernières découvertes à la Fosse aux Ours (découvertes amenées en majorité par des plongées)

Le film suivant est celui que j'attendais le plus : "Malaval, le paradis bleu". Je n'ai pas été déçu. Ce film montre des zones de la cavité qui ne seront plus jamais visitées. Superbe!

Suit une longue pause durant laquelle arrivent les amis de l'ESB, GSCT, CTS (et bien d'autres spéléos bien connus)

Dans la grande salle, Victor Ferrer nous présente son projet photographiques et les ouvrages qui en découlent. C'est une vrai débauche de photos qui nous est projeté.

La suite, d'un autre genre, est tout aussi intéressante : Yolanda Sponck nous décrit les résultats des dernières explos de René Houben dans le siphon de Pozo Azul.

Une 3ième zone exondée a été découverte à plus de 9,5km de l'entrée. On est vraiment dans la plongée extrême nécessitant une très haute technicité.

Ce sera mon dernier film de cette bien agréable journée


dimanche 28 octobre 2012

Rendez-Vous de l'Explo 2012, le 20 octobe

Cette passionnante journée a été magnifiquement décrite sur le blog de Jack :
http://leshorizonscaches.blogspot.be/2012/10/rendez-vous-de-lexplo-2012.html

Je rajouterais simplement que les belges ont encore une fois bien bossé en 2 ans, les découvertes ne se tarissent pas..

Ceux qui, comme moi, n'ont pas pu assisté à la conférence de Michel Douat (aka Mickey) concernant le karst de l'Himalaya, se consoleront en lisant le Karstologia 56 (2ième semestre 2010) ou encore en consultant le très informatif site de l'association ICEH (International Centre for the Exploration of the Himalayas) : http://www.ice-himalayas.org/index.htm

Ah le Népal, beau souvenir d'un trek dans le Langtang mais cela c'est une autre histoire..

dimanche 9 septembre 2012

Fort (Namurois), le 30 août

Pour cette sortie organisée en "last minute", nous sommes finalement 5 à répondre à l'appel

Tout de suite, nous arrivons dans le niveau -1 et passons dans la "chambre à dessins" dans laquelle quelques visages et signatures sont dessinés.


Nous poursuivons vers la grande salle dont le volume est plutôt étonnant. Des lignes ondulées de fistuleuses garnissent le plafond.

Après un bref coup d'oeil à un puits, nous nous engageons vers le -2, accessible par une petite désescalade.


Ici, l'ensemble est plus labyrinthique et nous suivons de près T. qui a l'air de bien s'y retrouver. J'y allume mon détecteur de CO2 qui m'indique que nous dépassons les 10 000ppm (1% de CO2) mais malheureusement ce modèle ne peut pas en dire plus. On sent bien que le niveau d'oxygène n'est pas des plus élevés ;-)

Nous allons vers la gaine d'air et T. recommande à G. d'aller voir dans le fond. Ses pas réguliers dans ce long tunnel résonnent assez lugubrement. Il nous appelle en nous disant avoir trouvé une suite. Est-ce une petit blague habituelle de G.?

Négatif, il y a bien un passage et T. (qui maîtrise la topo) comprend que nous avons jonctionné avec l'escarpe droite. C'est assez chaotique ici, la couche de béton armé est effondrée de toute part.


Nous allons jusqu'à la cantine et observons le journal fossilisé. Nous nous séparons. Un groupe retourne chercher les sacs et retrouve T. et G. pour la suite.

Nous nous dirigeons vers l'escarpe gauche qui comporte les plus beaux concrétionnements de fistuleuses (et peut-être même les plus longues fistuleuses de Belgique).

Cette formation est probablement liée à un taux de CO2 important, à la composition du béton et à une certaine régularité du suintement du plafond.

Des explications chimiques avaient été données sur le site de l'ESB






D'autres photos de cette visite se trouvent ici :
Photos Picasa

lundi 6 août 2012

Trou de la Salamandre

Après avoir pris connaissance de l'existence de ce chantoir dans la littérature et vérifié sur place le 7 janvier 2012 (jour de crue) qu'il n'avait aucun mal à absorber le débit qui s'y engouffrait, il n'en fallait pas plus pour me décider à tenter d'y approfondir le sujet..

La 1ère séance est une prise de connaissance avec ce trou ouvert puis abandonné il y a plus de 15 ans. On peut déjà y descendre à -4m et un passage entre éboulis pourrait faire gagner 2 mètres. Je vais dégager les blocs instables qui menacent la descente. Pas facile ensuite de les sortir car une étroiture sécurise le trou à -2m.

La 2ième séance voit la rencontre avec une salamandre d'où le trou tire son nouveau nom. Pour descendre du palier à -4m, il y a encore 2 gros blocs à dégager pour pouvoir passer. Le 1er sera réduit à la masse, le 2ième sera trop dur (on s'abstiendra d'utiliser des moyens percutants car la discrétion est de mise) et je me contenterai d'en faire un "menhir". Enfin, cela passe, je peux descendre 2m plus bas. Mais en dessous de moi cela se pince.. Devant moi heureusement, je distingue un trou noir sous le palier de -4m, je remue quelques blocs qui s'écroulent et je peux glisser la tête, et je vois que cela continue. Je balance un caillou et cela ricoche quelques fois plusieurs mètres plus bas. Intéressant... mais je ne peux passer le corps entier là où je suis car c'est trop dangereux. Il faudra recreuser du palier à -4m

La 3ième séance commence comme les précédentes càd en dégageant les blocs du palier à -2m vers l'extérieur. J'attaque alors le palier à -4m qu'il faut traverser. Bien vite des gros blocs apparaissent. Certains vont être réduits, d'autres seulement relevés et stabilisés autant que faire se peut.
Enfin, un passage plongeant s'ouvre. Je jette un caillou qui descend comme prévu de quelques mètres. Mais je ne distingue pas la même configuration que de l'autre passage plongeant. J'y retourne donc mais je n'y revois plus la même chose non plus (?)
Je continue à essayer de dégager mais un bloc menace de se détacher et de tomber dans le passage plongeant. Je décide d'arrêter là..

La 4ième séance commence comme les précédentes etc...
Le but est de s'attaquer au bloc qui menace de se détacher du palier à -5m  (=le palier de -4m rabaissé de 1m). Ce bloc n'est finalement pas si menaçant et je parviens à le faire tomber gentiment à mes pieds mais il bloque le passage. J'ai l'idée de faire un palan poulie depuis le palier à -2m pour le dégager. Cela ne va pas du tout fonctionner car on ne peut pas éviter les frottements. Je vais donc y aller en force et simplement l'enrouler d'une corde et le ramener sur le côté. Le passage est presque libre. Encore 2 blocs à dégager et c'est suffisamment ouvert. Je m'y engage et je peux descendre de 3m pour atteindre un nouveau palier et cela continue vers le bas. Je nettoie un peu le passage descendant et désescalade encore de 3m. Je suis dans une salle à -11m mais ce n'est pas un début de galerie. C'est un large vide dans cet immense éboulis. Il y a des milliers de moustiques ici et il fait plus froid. Le sol est jonché de blocs. Je tente de trouver un passage encore vers le bas mais je n'ai aucun outil sous la main pour m'aider et le stress s'installe. J'ai des centaines de tonnes au-dessus de la tête et suis sans assistance. J'essaie encore de percevoir un courant d'air mais malheureusement je ne trouve rien. Cela suffit pour aujourd'hui! Direction la sortie...
Une ré-inspection mériterait d'être faite, accompagnée celle-là..

Quelques photos :
Vu du palier à -2m vers -5m
Vu du palier à -5m vers la suite


mardi 10 juillet 2012

Nouveau film spéléo : Un Voyage Hors du Temps

Le film propose une approche originale, poétique et sensorielle de la grotte et des mondes souterrains. Ce documentaire nous propulse dans la peau d'Armand Viré le jour où il découvrit les célèbres grottes de Lacave. Armand Viré fut un des premiers grands spéléologues, disciple et ami du père de la spéléologie : Edouard Alfred Martel. Il fut aussi préhistorien, archéologue, radiesthésiste et l'inventeur-même de la biospéléologie (étude des animaux cavernicoles)

Un nouveau film sur les grottes et les gouffres après "La grotte des rêves perdus" de Werner Herzog. Une réflexion sur les rapports particuliers que l'homme entretient avec les grottes depuis les temps préhistoriques (les shamans de la préhistoire de Jean Clottes)

Vous avez vous-même peut-être déjà visité la grotte de Lacave (la visite dure 1h20)
Ces célèbres grottes de Lacave sont situées au coeur de la Vallée de la Dordogne dans le nord du département du Lot, près du gouffre de Padirac, du Rocher des aigles mais aussi de Rocamadour, Sarlat, Saint Cirq Lapopie ou encore La Roque Gageac.

Les reliefs calcaires environnants sont creusés de nombreux gouffres, avens, igues et autres grottes ornées de diverses concrétions : stalactites, stalagmites, draperies, colonnes de calcaire, gours, cascade pétrifiée, excentriques, cristallisation variée dont les cristaux de calcite et d'aragonite.

De nombreux spéléo descendent dans les cavités souterraines du Quercy et du Périgord, en faisant un des hauts lieux de la spéléologie en France.

Mais les paysages du nord du département du Lot cachent aussi en leurs sous-sols quelques unes des plus belles grottes de France aménagées pour le tourisme, notamment celles de Lacave, Padirac, Presque, Pech Merle et Cougnac pour les incontournables. En Dordogne, ce sont le gouffre de Proumeyssac, la grotte du grand Roc et la grotte de Lascaux qui sont les sites souterrains les plus visités.

Les grottes de Lacave furent découvertes en 1905 par Armand Viré, grand spéléologue et biospéléologue, ami d'Edouard Alfred Martel et de Louis armand, avec qui il descendit dans de nombreuses cavités dont l'Aven Armand, le gouffre de Padirac, les grottes de Bétharram ou encore de Dargilan.

UN VOYAGE HORS DU TEMPS
Film documentaire disponible en DVD sur http://www.unvoyage-horsdutemps.com

Ecrit et réalisé par Ludovic Maury
Narrateur : Francois-Henri Soulié
Studio Voix off : Olivier Caors - Cybersonic
Traduction anglaise: Anne-Marie et Alan Luigi-Way

Voici quelques extraits de ce très beau film :












dimanche 17 juin 2012

Trou de la Chaise, le 2 juin

Cette sortie a déjà été résumée par le club d'Olivier :
http://rcae-speleo.be/wordpress/2012/06/explorations-au-trou-de-la-chaise-2/

Voici le compte-rendu plus complet :

Après plusieurs tentatives de rendez-vous, nous sommes enfin réunis (Olivier Stassart, Thierry, Christel et moi) pour ré-attaquer le Trou de la Chaise.

Pour rappel, la dernière fois (voir http://esbhotnews.blogspot.be/2012/02/trou-de-la-chaise-le-5-fevrier.html), nous avions décidé de faire l'escalade de deux cheminées en amont des Cascades de la rivière 2.  Thierry a choisi d'ajouter comme objectif l'exploration d'une galerie remontante à proximité du 1er pli en chaise.

Je suis le 1er à m'engouffrer et suis accueilli par un gros paquet de moustiques qui étaient agglutinés sur la paroi de droite (pourquoi une préférence pour ce côté?). Le niveau de la rivière 1 est pareil à la visite précédente.

Et c'est parti pour se mouiller dans les 6 étroitures aquatiques avec le kit. Suivies de la trémie 1, la galerie du perdu, les montagnes russes, la trémie 2, la galerie à la française.

La progression est assez lente (nous ne sommes pas trop en forme), ce qui fait que nous mangeons avant l'arrivée à la jonction des deux rivières. Cette lenteur nous a aussi donné l'occasion d'observer une fois de plus les éventuelles continuations (notamment les multiples orifices au plafond de la salle qui précède la trémie 2), les morphologies des galeries, les concrétions et divers phénomènes de corrosion (dont Olivier parvient à nous expliquer la formation) ainsi que des traces animales (notamment des griffes, os régurgités). Nous avons pu aussi observé des niphargus (repérés par Christel) bien plus en aval que d'habitude.

Une fois repus, nous repartons et nous nous engageons dans la rivière2 que Christel découvre pour la 1ère fois. Ici tout est étroit et diaclasé. Dans les cascades, Christel est au bord de l'abandon mais grâce à des conseils avisés et un genou servant d'appui, elle passe..

Nous y sommes. Olivier se prépare et démarre l'escalade dans cette 1ère cheminée concrétionnée (point topo 23). Après 11 mètres, il ne peut que constater que 2m au-dessus de lui, c'est soit non pénétrable humainement, soit bouché par de la coulée stalagmitique. Pas de courant d'air franc non plus.

Pendant ce temps, Thierry et Christel font ce qu'ils peuvent pour ne pas prendre froid (déplacement de blocs pour faciliter le cheminement, danse de type "Rocky Balboa")

Une fois Olivier redescendu, Thierry et moi allons voir le départ de la 2ième cheminée qui se trouve entre le point topo 25 et 26.

Dans un enfoncement sur la droite, un plancher stalagmitique y donne accès. Thierry me confirme que cette cheminée a déjà été repérée mais avait été jugée dangereuse (en effet, le plafond de ce corridor latéral d'accès est formé de blocs éboulés)

Thierry et Christel rebroussent chemin vers leur objectif tandis que je montre la cheminée à Olivier qui passe le plancher stalagmitique et grimpe pardessus les blocs éboulés. Il me demande de le rejoindre. En fait, ces blocs sont de gros morceaux délités d'une strate surplombante. Même à deux dessus, les blocs tiennent..

La droite de cette cheminée comporte des cannelures et n'est pas obstruée de coulée stalagmitique.
Olivier va donc grimper..

Dans cette petite salle, il est à  remarquer quelques belles concrétions ocres rouges. Au fond, il y a un regard sur la suite de la galerie de la rivière 2 et une draperie ondulant et se dédoublant. Pas mal.

On va rechercher le matos et Olivier démarre. Ce départ est assez sportif car surplombant.

Après 7 mètres, Olivier s'arrête sur défaut de "jus" (batterie + grimpeur). Il reste 2-3 mètres mais on ne distingue pas bien la suite. La corde est laissée en place pour le courageux suivant...

Beau boulot de la part d'Olivier en tout cas.

Alors qu'Olivier range ses affaires, je perçois un bruit de cascade inhabituel en contrebas. Olivier, paniqué, me demande de vérifier si en amont l'eau se trouble. Réponse négative et je constate que le pied d'Olivier détourne en fait une partie du débit de la rivière ;-)

Nous sommes repartis. Chacun avec un kit.

Le retour est assez pénible. Je suis en constante situation de surchauffe (car néo de 5mm)

Nous nous arrêtons autant de fois nécessaire. Plus de traces de Thierry et Christel..

Enfin, après les infâmes étroitures aquatiques, je sens de l'air frais et distingue des voix et la lumière du jour.

Thierry me signale qu'il est 19h passé. On est donc resté 9h dans le trou..

On lui explique notre explo et lui la sienne. Il a dû se déssapper pour remonter une galerie fortement concrétionnée qui se poursuivait par un passage de boue. Il avait emporté une bâche pour passer l'obstacle mais au-delà la galerie se pincait (plus que ce que les 1er découvreurs avaient décrit).

Bref, au total, pas de grands résultats mais quelques dizaines de mètres en plus au développement.

Christel nous rejoint alors avec des bières et des chips. Merci ! Ca retape..

lundi 4 juin 2012

Barchon, le 29 avril

Voilà un article que je publie bien en retard concernant cette journée de parcours spéléo que l'on peut résumer comme suit :

Peu de spéléos ayant répondu à l'appel, le rendez-vous est avec Géry qui est déjà arrivé la veille.

Nous nous retrouvons à l'heure prévue et nous entamons, dans un Barchon exceptionnellement désert, le parcours A mais juste avant de démarrer, nous reconnaissons Greg qui nous refile un de ses petits protégés..

Nouveauté sur le parcours A : une haute tour métallique dont un des flancs est garni d'un mur d'escalade tandis que les autres sont garnis de parapluies spéléos. Du haut de celle-ci, s'étire un rappel guidé qui a la particularité de se terminer sur un Y.
Cela va générer quelques questionnements sur la manière de passer cet équivalent de déviation.

Géry nous conseille de passer en crochetant la corde avec le pied. Et il a raison le bougre, aucune des autres variantes essayées ne réussira..

Après cet échauffement, nous rejoignons le porche d'entrée du fort et c'est là que le débutant de Greg nous quitte, s'étant esquinté les avants-bras sur les vires.

Nous exécutons le parcours B, quasi-seuls. La tour est vide, quel plaisir..

Nous voulons enchaîner par le parcours D mais nous nous retrouvons dans les ramping infernaux du parcours C. Tant pis, le D suivra. A nouveau, nous sommes seuls. La fin est assez pénible dans le tube en plastique..

Un peu de repos et nous attaquons le parcours E par le puits très étroit. Le point de mire sera le passe-plat dans lequel le retrait de matériel est obligatoire (mais en fait, il y a aussi un shunt, connu des initiés). La fin du parcours est au soleil. On ne se mouillera pas dans le F...

Quelques photos par ici:


mercredi 2 mai 2012

Rallye Basilique 2012, le 21 avril

Pour un évènement aussi incontournable, Thierry, Christel, Serge et son fils, Jacques et moi-même sommes bien sûr présents.

Notre départ est fixé à 9h30 dans la salle d'entrainement du Redan, qui est bondée d'hommes et de femmes araignées (dont l'un en avait le costume..) depuis son ouverture.



Et le retard est déjà de 1 heure. Nous avons la chance de court-circuiter tout ce beau monde qui s'englue..

Et c'est parti!

Dans la "tour", je n'ai jamais vu autant de monde et cette fois-ci nous dépassons son sommet pour parvenir au carrefour des parcours A, B, C.

En ce qui nous concerne, ce sera le A.

Et nous nous lançons sur cette façade monumentale. La vue est magnifique et nous prenons progressivement de la hauteur.

Au point même que dans l'escalade de la tour de la Basilique, Christel et le fils de Serge abandonnent pour cause de vertige.

Nous atteignons le sommet de la tour, là où nous attend la tyrolienne vers l'autre tour.


Ambiance aérienne sympathique..

La descente, ensuite, est assez simple.

Nous prenons notre casse-croûte sur la terrasse surplombée du fronton de la Basilique. Alors que Thierry rejoint Christel par l'échappatoire, la RTBF l'accroche pour quelques impressions.

Une fois repus, nous nous questionnons sur la suite à entreprendre car nous avons avant nous un groupe qui n'a pas l'air d'être très à l'aise dans les manoeuvres de progression.

Nous décidons de repartir dans le parcours C mais très vite nous sommes à nouveau ralentis par quelques individus peu expérimentés. Et nous attendons dans la pluie.

Le parcours nous ramène alors vers l'intérieur de l'édifice. Le groupe ralentisseur a mystérieusement disparu.

Nous traversons la Basilique et accédons à la facade opposée. Serge et son fils nous quittent dans la salle des archives. Géry et moi, à nouveau à l'extérieur, constatons avec stupeur que les "ralentis" sont à nouveau là. Et ont beaucoup de mal avec les parapluies qui se suivent dans cette dernière partie de parcours.

L'attente va être longue, très longue et tout ceci dans la pluie et grêle.

Géry va s'approcher d'une spéléo pour lui indiquer comment faciliter sa progression et constate qu'elle connait une de ses connaissance autrichiennes (le monde est petit mais cela ne nous avance pas beaucoup..)

Après cette longue attente, enfin nous atteignons le rappel guidé final dans lequel j'ai du mal à m'engager, étant complétement endolori (ou endormi?)

Il est déjà 19h30 et il pleut encore. Je repasse dans la salle et le bar à la recherche de Thierry et Christel mais sans succès rejoint Géry et le salue de bien bas avant de rentrer..

Une bien belle expérience malgré le temps maussade..

Bravo au REDAN pour cette organisation de grande ampleur dont le succès ne fait que croître d'année en année..

Plus de photos ici :
https://picasaweb.google.com/114710229889350488224/RallyeBasilique2012

mardi 27 mars 2012

Béron-Ry, le 18 mars

Aujourd'hui, c'est sortie au Béron-Ry et plus on est de fous plus...

Nous sommes donc 7 partants : Benoit, Cédric, Marc D., Marc H, Johnny, Géry du GSCT organisateur et moi-même. Et nous nous retrouvons à la ferme de M. Balthasar, après quelques péripéties pour certains ;-) pour parvenir à co-voiturer.

La doline est plus qu’impressionnante et l'entrée fait penser que c'est humide là-dessous mais en fait il n'en est rien, tout au plus une petite douchette.

La difficulté est plutôt dans l'étroiture de l'entrée et des blocs qui suivent..

Une fois ceci dépassé, le groupe se scinde. Géry, Marc et moi prenons la droite pour équiper des puits. Benoit et les autres sont parties à gauche équiper d'autres puits.

On se retrouve assez vite au bas d'une diaclase bien haute. L'escalade qui suit, est sur la corde que Benoit vient d'installer du haut.

Ensuite, recrapahuts et contorsions pour atteindre enfin le collecteur. Les dimensions des galeries sont à la française et il y a de ci delà des cordes en place, vestiges d'escalades dont on ne sait ce qu'elles ont données.

Pas le temps d'aller voir, notre objectif est le fond..

Juste le temps d'une petite photo au passage :

Nous passons le tronçon comprenant les vasques et laisses d'eau et Géry s'y fait prendre (il faut marcher sur la croûte périphérique, hein).

Tout cela est superbe.

La galerie du collecteur semble alors être obstruée. Après quelques recherches, le passage est retrouvé et c'est reparti. On est presque au bout. Un peu plus loin, Marc H. préfère s'arrêter. On l'y laisse et continuons mais bien vite la galerie s'abaisse et l'oxygène semble de moins en moins présent. Bon, on n'insiste pas et on va retrouver Marc..

On y casse la graine et go..

Géry ne se fait pas prendre une 2ième fois :

Nous rejoignons la diaclase après quelques passages bien étroits. Bien heureusement, nous avons ajouté quelques cairns pour le retour.

On se sépare à nouveau en 2 groupes pour déséquiper. On se retrouve presque tip top en haut. Là, on est plus très loin de la sortie mais on a un mal fou à repasser entre les blocs (moi y compris, je vais même devoir renoncer à un passage, ce qui ne m'est pas arrivé souvent..).

Finalement, tout le monde trouve son chemin.

Après le nettoyage du matériel, direction Remouchamps pour un bon chocolat chaud et puis re-co-voiturage et  retour bercail..

Une belle sortie dans une cavité aux volumes plutôt surprenants..

dimanche 12 février 2012

Trou de la Chaise, le 5 février

Après un crochet à la gare d'Yvoir à 9h32 précise (et le train est à l'heure en plus...) pour prendre Olivier Stassart, nous nous rendons chez Maurice pour récupérer la clé. Il ne fait pas bien chaud ce matin, entre -6 et -8 degrés. Arrivés à l'entrée du trou, nous constatons que le débit à la résurgence est normal. Ce sera intéressant de voir les débits respectifs des deux rivières.

Autre constatation : le cadenas est gelé .. comme Thierry l'avait prévu.  Un vent sifflant sort de la circonférence de la porte donc pas possible d'utiliser un briquet.

Mais heureusement, Olivier a emporté l'arme magique : le SOUDOGAZ !

En moins de trois minutes l'affaire est faite. Le cadenas est dégagé mais la porte résiste encore un peu.

Vers 11h, on est prêt et on s'engouffre.

C'est une première visite pour Olivier qui, outre la découverte de la cavité, vient aussi faire une escalade au fond de la rivière 2.

Olivier est mis tout de suite dans l'ambiance avec la série des passages mouillants qui se termine par la Guillotine. Après la trémie 1, le concrétionnement commence à apparaitre. Olivier remarque des phénomènes corrosifs particuliers et également des amalgames de petits ossements qui semblent arrivés là par gravité.




Nous approchons de la trémie 2 et dans la salle qui précède, j'aperçois dans un coin une lucarne qui mène clairement à une chambre au-dessus du plafond de la salle. En diagonale, il y a aussi un passage remontant.
Mais ce n'est pas l'objectif et on continue.

Après la trémie 2, nous arrivons dans la Galerie à la Française, qui est la plus belle partie concrétionnée.

Rapidement, nous rejoignons la jonction des 2 rivières. Les débits sont normaux malgré que nous soyons en période de basses-eaux.

Nous nous y arrêtons, discutons stratégie et y laissons un peu de matériel.

Nous allons jusqu'à la faille terminale (le banc sur banc), montrons les 2 plis en chaises (assez uniques en Belgique) et faisons notre pause casse-croûte.  Mais avant de manger, je vais voir la galerie remontante qui pourrait shunter l'immense éboulis de la faille terminale. Il y a du travail et plus que du simple grattage..

Pendant qu'Olivier raconte les péripéties de l'UBS, longuement et largement, je m'écarte discrètement vers le bas de la faille pour immortaliser une concrétion de boue (qui sont remarquables au Trou de la Chaise)

Vers 14h, nous repartons vers la jonction des rivières. On y trie notre matériel mais nous avons quand-même 2 kits à emporter.




Tout de suite, on sent le changement, la galerie n'est pas bien haute ni large. Et le courant est donc plus fort.

Arrivé à la terminaison des Cascades (zone à ressauts et aux parois verticales de 30cm de large), Martin s'aperçoit qu'il a oublié la clé de 13 ce qui lui vaut un aller-retour gratuit. C'était déjà du sport d'arriver ici mais en plus le faire 2 fois...

Nous parvenons alors à une salle (point topo 23) dont les parois sont fort concrétionnées présentant plusieurs lucarnes à investiguer et une cheminée dont nous ne distinguons pas bien l'extrémité. Ce n'est pas encore notre objectif donc on passe..

Après une baïonnette, la galerie redevient rectiligne de chez rectiligne. Sur la droite, un enfoncement et quelques blocs éboulés m'intriguent. A vérifier au retour..

Nous progressons dans cette galerie rectiligne, étroite, humide appuyé sur un coude et cela sur presque 100m..

Nous y sommes presque mais avant cela, il faut passer les 5 mètres d'étroiture aquatique. Martin retire son casque et passe. J'essaie mais en gardant le casque. Résultat, je me coince et bois une petite tasse. Santé!

Je rebrousse et Olivier me fait remarquer que faire demi-tour avec un kit derrière soi ne se fait que s'il y a quelqu'un derrière qui peut aider. Ben c'est justement le cas, non ?

Allez, on y va avec le casque au bout du bras en avant et je ressens des impressions de déjà vécu (Système de Bretaye). Le bout est le plus étroit et il faut bien rester calme pour ne pas reboire la tasse..

Ca y est.. Maintenant c'est au tour d'Olivier. Je suis en train de me demander s'il va passer. Mais oui, étape par étape, il progresse.. Et ca y est..

Nous sommes dans une diaclase, à la base de cette cheminée que nous voulons vérifier (point topo 41).

Pendant qu'Olivier se prépare à l'escalade, Martin s'enfile dans l'étroiture aquatique qui suit et me demande de lui apporter les bouts de bois qu'il a confectionné pour l'aider à progresser dans la galerie qui suit : à nouveau 5 mètres étroits avec juste ce qu'il faut pour garder la tête hors de l'eau. Alors que je le rejoins, Martin me demande si je suis heureux d'être là. Mais oui bien sûr..

Ca passe et là devant nous la galerie se poursuit et c'est de la première. Il faut désescalader. J'essaie d'utiliser les bouts de bois mais finalement j'y vais comme ça. Je me retrouve au niveau de l'eau qui semble remonter du côté droit de la galerie un peu comme un source miraculeuse. Je progresse encore de quelques mètres sur du sec puis au sol l'eau apparaît à nouveau et je peux voir une profondeur d'au moins 2 mètres dans des strates verticales. Devant, ça continue par un élargissement de joints de strates mais cela ne fait que 20cm de large, peut-être 25cm de haut mais surtout au moins 5m de long. On ne distingue pas bien ce qu'il y a au-delà mais une chose est certaine, on ne sent pas de courant d'air franc. Ce qui élimine la possibilité de faire des tirs (et d'autant plus que cette zone est protégée par une étroiture aquatique de 5m qui empêche un repli rapide).

Martin et moi décidons de considérer cela comme la fin de la rivière 2. En tout cas, à cet étage-ci..

A partir du point 41, on peut ajouter 15m de développement, ce qui fait approcher le développement du Trou de la Chaise des 1100m.

Nous nous refaisons l'étroiture en sens inverse. Quel plaisir!
Et rejoignons Olivier.

Il part pour son escalade et après quelques goujons, parvient au sommet de la cheminée. Il y a 2 départs. Mais malheureusement, cela queute.. Bel essai tout-de-même.

Nous repassons  l'étroiture aquatique à tour de rôle,. Et nous nous esquintons le coude à nouveau jusqu'au  point 23.

Martin et Olivier sont devant. J'en profite pour aller vérifier l'enfoncement avant la baïonnette. Au fond, il y a un passage qui permet de comprendre d'où viennent les blocs éboulés. Ils sont surmontés d'une cheminée d'au moins 15m aux parois assez déchiquetées. Très très intéressant. On n'est qu'à quelques mètres de l'autre cheminée qui surplombe le point 23. Voilà qui est très positif et à mettre au programme de la prochaine visite.

Nous redescendons les Cascades et rejoignons la rivière 1. Il est déjà 18h passé. Nous nous restaurons, nettoyons quelques concrétions et repartons.

Nous n'arrivons à la sortie que vers 20h. Il y a déjà quelques sms sur nos portables..

Olivier se sacrifie et se change dehors. A gla gla..

Nous ramenons la clé à Maurice qui nous fait remarquer que nous avons tous les trois la moitié du visage grimé. Je ramène Olivier à la gare de Namur puis Martin chez lui.

Ce qui termine une bien intéressante journée..

Il ne reste plus qu'à programmer la prochaine..  dès que les courbatures se seront envolées.

mardi 7 février 2012

Expé dans le système Bärenschacht, du 22 au 28 janvier

Participants : Martin Heusterspreute, Bernard Grandmont
Dimanche 22 jan 2012
Démarrage de Belgique vers 11:00. Nous rechercherons en vain une friterie dans Arlon en ce dimanche midi. Nous nous rabattons sur un vulgaire quick et sur un Double Bacon, aussi gras et indigeste que cher. (bien fait pour nous, tiens.)
Le soir nous débarquons chez Rolf où nous bâfrons une raclette divine en compagnie des Siegenthaler, de Marie-José, de Katrin et de Jan. Les 4 reviennent d’un chouette tour en Zone Profonde, dans les Princes Engloutis.
Lundi 23 jan 2012
Après avoir été poursuivi par la police helvète pour non-réponse à leurs injonctions, nous montons très lentement et péniblement jusqu’à l’entrée du trou. On remarque bien que la raquette à neige n’est pas un sport national, ni dans le brabant wallon, ni dans la Calestienne...
La descente est épuisante car nous repassons au B4 (Petit poucet) piller du matériel... Nous rejoignons B1 avec chacun 2 kits et un bidon... ...
Bernard réalise qu’il faut détendre une des cordes du P60 pour pouvoir y descendre... ...


Mardi 24 jan 2012
Nous rejoignons la nouvelle zone Baeren 2.0. Les 40 premiers mètres de remontée sont très boueux mais n’altère en rien notre motivation légendaire ; et c’est fier comme un bar tabac ( ;-) ) que Martin entame la traversée en haut du terminus de la galerie de Gault…. Qui finalement se terminera sur étroiture descendante impénétrable.
Nous attaquons donc la descente dans le puits que vient de traverser Martin. Nous levons la topo en même temps que Martin équipe à la foreuse. Le premier passage est étroit (mais ca ne se ressent pas encore trop, vu que nous descendons…) Nous espérons de tout cœur jonctionner en bas avec la galerie 20… En effet, si nous ne trouvons pas la jonction, nous devrons remonter tout le chemin pour revenir au bivouac… C’est donc avec un immense soulagement que, en bout de corde et de fatigue, que nous entendons la rivière de la galerie 20..
Cette zone de puits est le troisième accès à la zone baerenschacht 2.0. Les dimensions sont confortables même si les 40 mètres inférieurs sont fort boueux… En allusion a la viscosité de cette boue, cette zone de puits est baptisée « Double bacon… ».
Mercredi 25 jan 2012
Nous remontons le Double Bacon. Bernard se rend vite compte que l’étroiture en tête de puits ne lui convient pas et quelques énervements plus tard il est décidé de contourner cette étroiture en prolongeant la vire de tête de puits plus vers le fond de la fissure...
Nous effectuons divers petits bouclages. Martin s’attaque à une escalade en libre et nous livre une première de grande dimension “la galerie de puta madre”
Jeudi 26 jan 2012
Nous remontons une rampe parallele a “Steve Job’stairway to heaven”. Apres une remontée dans blocs, quelques étroitures  boueuses ont raison de notre moral... Après avoir forcé ces dernieres et avant de rentrer au bivouac, nous debouchons dans une grande galerie en conduite forcée. Nous courons sur ~150  m. Avant de nous arreter sur un conduite en fracture. Le calcaire y est bleu avec des centaines d’aiguilles et de fleursde gypse... Nous devrons y revenir le lendemain...
Vendredi 27 jan 2012
Nous effectuons la topo de ce que nous avons parcouru hier. La galerie ne s’arrête pas et continue de continuer...C est très propre et finalement Martin trouve une nouvelle suite en descendant dans la fracture. Cette galerie est baptisée Galerie Scintillante. Les reflets des fleurs de gypse agissent comme une boule de bal... nous nous arrêtons le soir, en fin d‘expé sur une série de puits de grande dimension...
Il s'avérera que nous avons outrepassé la zone de fracture terminale. Nous somme maintenant dans un nouveau bloc de calcaire porteur de 100 m de hauteur... Bref... Il y a encore bcp de pain sur la planche pour les prochaines expés...
Samedi 28 jan 2012
Remonté em 7h, à notre aise (il faut dire que nous sortons tous les deux d’une session d’examen...)> La descente, le soir se fera dans la neige et le noir...Arrivé à Bern,. chez Rolf, Bernard se rappelle qu’il avait laissé un double de sa clef de voiture dans la jante de la roue arrière droite..... ...
Résultats
Nous avons fait 650 m de première, réalisé un accès plus grand à cette nouvelle zone et surtout avons dépassé la zone de pincement, ce qui nous offre de grandes perspectives dans ce nouveau “bloc vierge”

lundi 23 janvier 2012

Wéron, le 15 janvier

Inter-clubs GSCT (1 organisateur), Cascado (2 + 1 invité), ESB (2)




Voir la vidéo de Jacques qui résume assez bien la sortie. On n'a pas été bien loin mais cela nous a dérouillé..
Le coude Clément a fait terminus pour deux d'entre-nous. On a croisé les jeunes du SCB et du SCUCL.

mercredi 11 janvier 2012

Lesse souterraine, le 11 novembre

Voir la sympathique vidéo de cette sortie du 11-11-11:

dimanche 8 janvier 2012

Balades karstiques en Thailande : Province de Loei et NongBuaLamphu

Dans cet article et le suivant, je relaterai les visites de massifs karstiques faites à l'occasion de mes vacances en Thailande avec mon épouse qui est originaire de la région du nord-est (appelée "Isaan").

Le présent article concernera essentiellement les provinces de Loei et de NongBuaLamphu parcourues du 12 au 18 novembre 2011.

Volontairement, je ne donnerai pas tous les détails de la localisation, le secteur étant encore en cours d'exploration.

Il est clair qu'étant seul spéléo sur place, je n'ai pu pousser très loin les prospections effectuées avec parfois il est vrai un peu de frustration surtout face à de la verticalité. Néanmoins, j'en reviens avec de réelles satisfactions et  de nombreux points d'interrogations qui attisent l'intérêt.

12 novembre 2011 : District de Na Wang

Préalablement à mon arrivée,  j'avais longuement sélectionné un ensemble de sites à visiter, sur base d'un ensemble d'informations publiées par Martin Ellis (Shepton Mallet Caving Club) et d'observations via GoogleEarth.

Et maintenant, j'y suis. Il me faut donc choisir un premier site à visiter. En expliquant mes intentions à ma belle-famille, je constate qu'ils connaissent pas mal de sites que j'avais répertoriés. En effet, dans cette région et en général dans toute la Thaïlande, toute une série de grottes sont associées à des temples bouddhistes que ma belle-mère, extrêmement croyante, connait assez bien. C'est vrai également pour mon beau-père car ces "temples-grottes" se situent souvent proches de massifs recelant de nombreuses ressources naturelles qu'il a dû parfois prélevé pour apporter un plus dans l'alimentation et les besoins journaliers de la famille.

C'est donc tout naturellement que mon beau-père se propose de nous conduire vers un site se trouvant à une demi-heure de route. Le paysage est superbe et complètement hors des sentiers battus.

A l'arrivée, on aperçoit directement sur la gauche une grotte aménagée en autel. Nous nous changons rapidement puis pénétrons la cavité et dépassons les bouddhas. D'emblée, nous rencontrons un gecko de 20cm.
Nous atteignons tout de suite le fond de la galerie occupée par des chauves-souris. Il y a quelques passages bas que je vais inspecter.

Le premier mène à une salle au sol très terreux qui queute. Autour de moi, de nombreux insectes sautent. Ce sont les fameux "cricket cave" ("Jing leed tham" en Thaï). Le second passage queute tout de suite et j'y fait la rencontre du beaucoup moins sympathique centipède ("Beung bah" en Thaï). Que de vie ici..

En revenant vers les bouddhas, j’aperçois un passage remontant que je grimpe mais je me retrouve face à une grappe de chauve-souris, j'avance mais les murs sont glissants de guano. Cela semble continuer mais l'odeur est trop forte, je renonce.

Pour une première cavité, c'est déjà pas mal.

Mais, en fait, la cavité principale n'est pas ici, elle se situe au bout d'un chemin cimenté et de plusieurs centaines de marche. Cette cavité est qualifiée de "grotte du centre" et donc il doit y en avoir une 3ième..

On boit un coup et on repart. Après une bonne demi-heure, nous atteignons l'entrée. Un panneau (en Thai) nous félicite pour l'effort. Sunanta note que sur la gauche, il y a un boitier électrique. Je fonce dans la cavité et Sunanta, calmement, tourne un interrupteur. Tout s'éclaire.. C'est grand et on ne distingue pas le fond.

Nous nous baladons et prenons du plaisir à photographier cette cavité aux formes remarquables. Il semble que nous sommes dans une salle formée en régime phréatique mais devenue fossile brusquement et qui s'est concrétionnée ici et là. C'est comme dans une galerie d'art. Et à 21 degrés s'il-vous-plait.

J'inspecte les moindres passages latéraux mais je ne trouve rien jusqu'à noter un curieux manège des chauves-souris! Elles disparaissent dans un passage bas et ressortent en hauteur sur la droite. Je m'y engouffre et découvre un fameux courant d'air. Après une escalade de 7m, j'atteins une salle et au-dessus de ma tête un puits qui se dédouble d'au moins 50mètres !
A mes pieds, je trouve des papiers d'emballages. Je ne suis clairement pas le premier ici mais peut être bien le premier spéléo...

Sur la droite, je vois la fissure que les chauves-souris empruntent et sur la gauche derrière les concrétions, il y a un passage aussi. Je tente d'y pénétrer mais je me retrouve face à un centipède. Cela me fait renoncer et puis il est temps de rejoindre Sunanta.

On continue notre tour de la cavité. Une fissure remontante et une autre descendante mais bouchées toutes les deux seront encore observées. Cela termine notre visite.

En route maintenant pour la dernière cavité (a priori). L'accès se fait un sentier dans la végétation clairement luxuriante. Nous passons du versant gauche au versant droit d'une vallée.

La cavité est là, elle est en forme d'ogive aussi bien en coupe qu'en plan. Une plateforme en ciment recouvre le sol et rien, pas de continuation. Je vais alors faire le tarzan le long d'une liane pour inspecter une alvéole sur la gauche. Ensuite je repars sur la droite et aperçoit une entrée. Il y a bien une 2ième cavité mais encore moins profonde. J'y trouve des morceaux de peau de serpent qui a mué..

Dernière inspection en hauteur et puis retour au parking où nous attend le papa de Sunanta. De là, un trou est visible en hauteur de l'autre côté du bâtiment central. On a encore un peu de temps et je repars pour essayer de trouver un accès. Malheureusement, c'est assez complexe et la végétation touffue nous barre le chemin. Faudrait y aller à la machette mais ça, ce sera pour la prochaine fois..

13 novembre 2011 : District de Na Duang

Pour varier les plaisirs, aujourd'hui, le choix se porte sur une réserve naturelle contenant plusieurs km2 de calcaire qui émergent des plaines environnantes. Après une heure de route, nous arrivons à l'entrée de la réserve. Il n'y a personne. Plusieurs sites sont indiqués et notamment deux cavités dont l'une est un de mes objectifs. Nous montons quelques centaines de marches jusqu'à un col. De là, une plateforme nous permet d'admirer le paysage. Nous sommes sur la lèvre d'une immense dépression bordée de tours karstiques. Génial!

Nous atteignons le fond de la dépression où un ru coule (intéressant..). Là, un panneau (en Thai) nous prévient que nous entrons dans une zone sauvage ce qui ne m'impressionne pas du tout.. A tort ! Car quelques dizaines de mètres plus loin, lorsque le chemin s'enfonce dans la végétation, brusquement, "quelque chose" tombe d'un arbre à trois de mètres de moi et poursuit sa course sifflotante au sol. Sunanta qui a l'oeil vif et précis comprend que ce serpent se dirige vers moi. Je recule et il passe devant moi et continue sa fuite. Bon maintenant, je vais me concentrer sur mon environnement! Bientôt quelques panneaux en Thai confirme notre itinéraire et nous remontons sur le bord de cette doline dans des roches très dissoutes.

Dans cette zone, on a l'occasion d'observer de curieux mais non moins magnifiques champignons.

Encore quelques efforts et nous atteignons l'entrée de la cavité. La galerie principale fait au moins huit mètres de haut et traverse une tour karstique. A nouveau c'est de la balade mais dommage qu'il y ait tant de grafitis thai.

Au fond à gauche, la topo mentionne un passage bas non explorée qualifié de "non-soufflant". Je le passe et découvre une petite salle qui se termine par un passage au sol obstrué par du concrétionnement qui ne laisse voir que quelques cm. Mais ça souffle ici! C'est noté..

On repart vers la droite et je me mets à grimper dans les niveaux en hauteur. Je côtoie les chauves-souris et constate que les passages ici sont plus faits pour elles que pour moi.

On reprend la galerie principale qui se divise en deux. Sur la gauche, elle prend brusquement de la hauteur. En fait, là au-dessus c'est un puits de minimum 40m. Sur le côté, un méandre s'amorce. Je m'y engouffre, escalade et me retrouve en haut d'un puits de sept mètres. Ici, il faut une corde. J'ai ce qu'il faut mais il faut spitter. Je ne sens pas de courant d'air et étant seul, je renonce. Mais ce sera à faire dans le futur car ceci n'est pas sur la topo.

Nous prenons la droite et atteignons la 2ième entrée (perchée) qui nous apporte une bouffée d'air frais qui nous change de cet odeur de guano permanente . Il y a ici des formes étranges de concrétions.

Nous continuons jusqu'à l'entrée suivante, perchée elle-aussi et WOW !
Devant nous, un chapelet de pitons karstiques et en face un trou béant.. La continuation de la cavité probablement.. Mais nous n'irons pas jusque là..

Nous poursuivons la galerie sur 50m puis cela s'arrête sans raison. Je me sens encore d'attaque pour une petite escalade mais cela donne rien.

On repart assez content de cette visite et rejoignons le bas de la dépression pour tenter de trouver la seconde cavité. Après 20 minutes, c'est chose faite. Elle semble être une ancienne résurgence. Elle est comblée d'énormes blocs.

Sur la gauche, je trouve une galerie sinueuse qui m'amène dans l'éboulis et au départ de passages descendants inter-strates. Je farfouille et rencontre une Hétéropoda (araignée).
Il y a plusieurs directions. Pour ne pas me perdre, je laisse mon carnet en balise. Je dois ramper et il semble que les passages bas ramènent vers l'entrée. Bon c'est assez, je rejoins Sunanta.

On repart vers le bas de la dépression à nouveau. Je cherche à trouver une source chaude. Après quelques dizaines de mètres, j'entends Sunanta parler Thai derrière moi. Elle a repérée 2 Thai dans la végétation. Moi je n'avais rien vu! Ce sont probablement des braconneurs (en short, T-shirt, tongues dans cette jungle infestée) mais bon passons. On leur demande comment atteindre cette source chaude et ils nous disent de continuer. Mmm. Plus loin, les panneaux nous indiquent des sites encore à 3 voire 4km. On fait demi-tour et les 2 braconneurs nous scrutent..

Plus loin, nous croisons un groupe de jeunes Thai qui font la visite plus tardivement et qui n'ont semble-t-il  que leur GSM comme éclairage...

Retour à la voiture, et le long de la route quittant la réserve, de multiples entrées, trous sont visibles dans le massif. Je note... Cela aussi, ce sera pour la prochaine fois..

En fait, j'ai aussi compris qu'il y a encore beaucoup plus intéressant dans ce massif mais cela je ne vais pas le décrire ici.

14 novembre 2011 : District de Wang Saphung

Aujourd'hui, un temple-grotte est à nouveau au programme.. Moins d'une heure de route nous y amène. L'entrée de la cavité nous apparait au bout de quelques centaines de marches. Un autel y est installé et comme le mentionne le descriptif, cela souflle assez fort à l'entrée.

Passé ce porche, on entend comme un écoulement. Intéressant.. Immédiatement, le plafond se rehausse de plusieurs dizaines de mètres. Et la largeur prend autant de dimension.

Sur la gauche, il y a un beau massif fossile concrétionné qui a droit à sa photo.
La galerie remonte et nous comprenons que le flux que nous entendions est un groupe de chauve-souris tournoyant à 50m au-dessus de nos têtes.

Rapidement, nous apercevons un imposant Bouddha de plusieurs mètres. Imposant par rapport à nous mais lui-même fort petit à côté du mur de concrétions multicolores qui le suit.

Et tout ceci est illuminé par la lumière du jour émanant d'un énorme orifice au plafond. Du plus bel effet!

Je scrute la gauche du mur de concrétions car la topo mentionne un accès possible mais non exploré. Allez, je me lance et grimpe plusieurs ressauts.

Le dernier passage est plus technique mais comme c'est tout sec, cela passe. Je me retrouve derrière le mur et aperçoit plusieurs gours fossiles et un dôme recouvert de mini-gours en rosaces. Très très esthétique...

Sur la droite, il y a une alcôve. J'y trouve quelques restes de bougies et allumettes (probablement d'un moine plutôt sportif qui est venu ici s'isoler).

La galerie principale s'arrête 50m plus loin et il y a une petite ouverture dans le plafond contenant un bloc en équilibre. En redescendant, je repère une autre galerie en hauteur mais l'escalade qui y mène est plus dangereuse et je ne la tente pas (ce sera pour une prochaine fois..).

Pendant ce temps, Sunanta tente quelques photos du mur de concrétions et notamment d'un ensemble que l'on pourrait qualifier de "guirlandes de testicules d'éléphants"

On retourne au porche d'entrée et devant vider ma vessie, je m'éloigne suffisamment de l'autel sur la gauche. Je passe un abri sous roche et arrive à un éboulis. Et je distingue un début de porche. Je continue et il se confirme qu'il y a bien une galerie descendante. Quelques mètres plus bas, une échelle en bois m'aide à complètement descendre l'éboulis. Il y a une sortie au jour. Tout cela n'est pas sur la topo.. Mais je suis trop loin à nouveau et je fais demi-tour.

Une fois revenus au niveau de base du temple, une nonne nous demande notre avis sur la cavité et nous signale qu'il y avait encore une autre galerie très concrétionnée que nous avons manqué.. C'est noté!

En regardant plus tard les cartes topo, je m'apercois aussi que des cours d'eau semblent naitre dans le massif qui suit celui visité aujourd'hui..

Il  y a de quoi faire ici..

15 novembre 2011 : District de Na Wang et Erawan

Aujourd'hui, d'autres temples-grottes sont encore au programme mais peu éloigné de mon lieu de séjour.

Le 1er ne donnera rien. En effet, il n'y a pas de grotte connue par les locaux qui lui est associé. Mais il semble que ce soit plutôt une conséquence de la protection "royale" dont bénéficie le massif calcaire à proximité. Il est très difficile de s'en approcher mais des trous sont bien visibles en hauteur dans les parois..

On se dirige alors vers un 2ième site. Le moine y séjournant nous signale que la cavité est très petite. Nous allons effectivement le constater. Il n'y a qu'une petite grotte et 2 cheminées. Nous tentons de trouver autre chose aux alentours garnis de bambous. Mais "qui dit bambou dit moustique" et après avoir donné un peu de notre sang et de notre sueur, nous rentrons. C'est là que je m'aperçois que mon gps de rando n'est plus dans mon kit. Retour au temple où le moine nous rend l'appareil dans son étui. C'est son chien qui l'a ramené et malheureusement l'écran n'a pas résisté à ses mâchoires. Ben zut de zut, plus de gps. Cela va me miner la journée. Il faudra retourner vers une ville plus importante pour tenter de remplacer l'appareil.

16 novembre 2011: aller-retour Udon Thani

Aujourd'hui, c'est opération "recherche de gps". Nous irons à Udon Thani, la plus grosse ville à 100km. Mais on n'y trouvera rien!
Pour me "consoler" au retour, on fera un crochet par le musée des Dinosaures. Assez amusant pour son Tyrannosaure motorisé et intéressant pour ses informations géologiques et paléontologiques.


17 novembre 2011 : District de Na Klang et Phu Luang

Ce matin, nous nous rendons à un temple-grotte situé à moins de 5 km. Il se trouve à la base d'un massif percé d'un trou immense, visible de la route nationale que Martin Ellis mentionne comme "not explored".

A nouveau, quelques centaines de marches sont aménagées et nous amènent en haut du massif. En fait, c'est assez dangereux ici, on surplombe ce trou béant d'au moins 30m de haut. Il faudrait équiper pour explorer là-dessous. Derrière, on distingue une petite vallée secrète mais au-delà il y a une carrière qui a mangé une bonne partie du massif.  Nous continuons à grimper jusqu'au sommet, ce qui nous fait bénéficier d'une vue magnifique.
Sur ce, nous rentrons à la maison où le père de Sunanta nous explique qu'il a déjà atteint le bas de cette cavité mais qu'il faut pour cela traverser une zone de bambou. A mettre au programme pour la prochaine fois.

Nous reprenons la route et nous dirigeons vers une réserve naturelle d'un autre district, dans le but de remonter une rivière qui est supposée résurger d'une montagne. On en a pour une bonne heure de route.

A l'entrée, il n'y a encore une fois pas beaucoup de monde. Dans une maisonnette du parc, des explications en Thai confirme que la rivière sort d'une grotte!!

Et c'est parti pour une raide remontée. On croise deux jeunes qui ont l'air de bien rigoler..

De multiples chutes parsèment le parcours, c'est assez joli. La roche ici ne semble pas être du calcaire.

Après une demi-heure, on fait une pause et j'aperçois une espèce de gros champignon curieux au sol. Sunanta    me dit de ne pas approcher mais je vérifie quand-même. C'est un nid de guêpes qui a été éventré par quelques rigolos qui ont donné un bon coup de pied dedans. On s'en éloigne.

Après encore une demi-heure, nous arrivons à un ensemble de cascades assez superbes et tuffées ! C'est bon signe.

Encore quelques efforts et nous arrivons au dernier bassin. La résurgence apparaît..


Cela parait plutôt paradisiaque. Mais, il y a un mais. Sur le côté droit, Sunanta a repéré un gentil animal se reposant. D'après sa couleur, il s'agit clairement d'une vipère.

Sunanta va faire le guet pendant que j'explore cette résurgence. Je prends mon CO2-mètre avec moi car je sens son utilité.

Un peu de grimpette m'amène dans une salle qui ne semble pas avoir de continuation. Le niveau de CO2 est 7 fois plus important (0.3% CO2) qu'à l'extérieur mais cela reste acceptable.

L 'eau résurge d'un siphon qui pourrait être plongeable. Je ne passerai pas la tête pour vérifier.
Dans cette eau, nagent des crabes et des poissons, c'est assez surprenant.

On en restera là et rejoignons la voiture. Sur le chemin de retour, un autre temple-grotte sera vérifié mais il ne présentera pas beaucoup d'intérêt.

Voilà encore une riche journée qui se termine.

18 novembre 2011 : District de Pha Kao

J'ai encore beaucoup de possibilités de visite mais cette fois-ci mon choix se porte sur une cavité qui présente plus de développement et plusieurs niveaux. Il s'agit, pour ne pas changer, d'un temple-grotte.

Arrivé sur les lieux, je me gare là où cela me semble le plus facile mais Sunanta me signale que je suis à côté d'un lieu d'incinération et que c'est de mauvais augure.
Je déplace donc la voiture et la positionne carrément en face de l'autel.

Et nous partons voir ce qui se cache derrière celui-ci. On aborde la cavité par la droite et nous nous retrouvons dans un dédale de galeries d'une hauteur d'homme (Thai..) comportant de nombreuses alcôves aménagées d'un tapis (lieu de méditation ou de jeux ?)

Nous reprenons sur la gauche et  atteignons la salle principale clairement formée en régime noyé, de quelques mètres de haut sur vingt de large. Nous sommes au niveau d'une résurgence fossile.

Au fond de la salle, un méandre démarre, parsemé de quelques cheminées montant à au moins 30m. Ce méandre se termine par deux galeries bouchées par éboulis. Dans celle-ci, nous rencontrons un centipède qui cette fois-ci reste suffisamment immobile pour se faire immortaliser..

Retour à l'entrée et direction les marches et escaliers en béton "imitation bois"

Nous passons deux abris dans lesquels le carrelage a été en partie volé par des personnes sans respect et atteignons une nouvelle cavité qui se traverse aisément.

Néanmoins sur la droite en hauteur je semble voir un autre accès.Je grimpe et dans la paroi, il y a un trou, j'y pénètre et la roche grise passe au blanc. Des chauves-souris se reposent ici. Cela sinue et je me retrouve de l'autre côté de la falaise que l'on grimpait. Et vraisemblablement je suis sur un balcon en bordure d'une doline. Je distingue une grande entrée derrière la végétation de l'autre côté. Un cri génère un bel écho..

Je rejoins Sunanta et preste pour continuer. Le chemin devient plus raide et nous arrivons à l'entrée d'une galerie basse que nous amorçons. Cela sinue à nouveau et nous arrivons sur une corniche d'une doline d'effondrement. Tout se confirme. Nous poursuivons sur la gauche et reprenons un chemin qui mène à un troisième abri. A quelques mètres, nous passons une entrée soufflante, attirés par l'entrée suivante plus importante. Les dimensions s'agrandissent. Nous sommes dans un grand porche garnis de quelques concrétions tubulaires régurgitant des racines. Très très curieux et exotique !


En contrebas, un porche encore plus volumineux nous attend. Je cours là-dessous pour la photo puis nous reprenons la visite de manière structurée.

Nous prenons par la gauche et je m'engage dans un méandre qui ne finit pas de sinuer. Au bout, je suis arrêté par l'étroitesse mais il y a du courant d'air. Je grimpe mais ne trouve pas de continuation pénétrable.

Puis retour à la case départ et à nouveau sur la gauche, il y a une galerie que l'on parcourt à moitié et qui comporte une sortie au jour. Ici, il y a aussi un très grand nombre de chauve-souris qui voltigent en tout sens proches du plafond. Il y a des départs à gauche et à droite mais je ne vais pas les vérifier.

Nous revenons vers le porche monumentale et là je prends une autre galerie descendante qui comportent des diaclases étroites remontantes non explorées (d'après topo). Je tombe sur un ressaut de 5m que l'on peut contourner jusqu'à un balcon. S'ensuit un puits d'une vingtaine de mètre qui a été descendu par les auteurs de la topo (et qui ont trouvé des graffitis en Thai là-dessous..). Ce puits mène à une salle qui prend plusieurs directions. Des puits remontants (40m) sont visibles depuis mon "balcon". Ici des partenaires spéléos seraient bien utiles pour explorer d'avantage. Et potentiellement rejoindre le niveau de résurgence juste en dessous.

Je rejoins Sunanta qui admirait l'entrée principale mais commençait aussi petit-à-petit à en avoir assez de l'odeur de guano.

Au-delà sur la gauche s'ouvre encore une autre galerie d'une quinzaine de mètre de haut. Celle-ci mène à une autre sortie et à des galeries non explorées. Pfff, ça en fait vraiment trop ;-)

Nous allons jusqu'à la base de l'entrée monumentale et désescaladons une zone dissolue comme une surface de lapiaz.

On va en rester là pour ce niveau de cavité.

Nous ressortons et prenons la dernière portion d'échelle en ciment imitation bois qui mène au sommet du massif karstique.
Sunanta prend son casse-croûte pendant que je farfouille. A quelques mètres, je découvre une étroiture au sol. J'y pénètre et à nouveau la roche passe instantanément du gris au blanc. Des chauves-souris s'y trouvent et visiblement je dérange..

Cela sinue et se termine par un orifice au sol qui est le sommet d'une coulée que je désescalade. Je me retrouve alors dans une autre galerie et cela continue horizontalement à gauche, à droite mais aussi par des passages descendant étroits, probablement connectés à la cavité en dessous. Tout ceci n'est pas sur la topo.
J'arrête là et je rejoins Sunanta qui commençait à s’inquiéter.

On redescend l'escalier et repassons devant l'entrée soufflante aperçue à l'arrivée sur le site. Je ne peux m'empêcher d'aller voir. Elle me mène au niveau de l'entrée monumentale. Je continue à longer la doline et trouve une galerie descendante profonde d'au moins 15m qui pourrait potentiellement amener à la résurgence en dessous (non mentionné sur la topo). Je fais demi-tour.

L'ensemble de ce site mériterait une réinspection et un ensemble de mise à jour de la topo (qui mentionne actuellement 200m de développement pour la résurgence fossile et 750m pour la cavité s'ouvrant dans la doline). Il devrait être possible aussi de jonctionner le sommet de la tour karstique avec la cavité moyenne et  ensuite d'atteindre la résurgence fossile ce qui ferait une dénivelée d'environ 100m.

Ce site constitue ma dernière visite spéléo dans la région du Nord-Est. J'arrête là car je souhaite changer de région et aller voir le karst de la province de Mae Hong Son.

En conclusion :

Ce fut une belle expérience et découverte spéléologique du karst tropicale.

Les sites visités cette semaine méritent presque tous des visites complémentaires mais cette fois accompagné d'au moins 1 à 2 autres spéléos et avec du matériel de descente, d'escalade et de topo. Avoir avec soi une personne parlant et lisant le Thai est réellement un avantage. L'idéal serait un guide forestier thai.

Un site présente même un intérêt pour un plongeur. Et peut-être à la clé, la découverte d'un collecteur, ce qui est rare dans la région.

Pas mal d'autres sites encore (observés le long des routes mais aussi mentionnés par Martin Ellis) mériteraient d'être prospectés.

Néanmoins, le potentiel vertical reste limité. On n'y trouvera jamais un -1000m mais un -200m reste possible. Par contre, en terme de taille de galerie et de salle, on peut trouver du grand.

La faune n'est pas en reste et est extrêmement riche.


John Gosset