dimanche 12 février 2012

Trou de la Chaise, le 5 février

Après un crochet à la gare d'Yvoir à 9h32 précise (et le train est à l'heure en plus...) pour prendre Olivier Stassart, nous nous rendons chez Maurice pour récupérer la clé. Il ne fait pas bien chaud ce matin, entre -6 et -8 degrés. Arrivés à l'entrée du trou, nous constatons que le débit à la résurgence est normal. Ce sera intéressant de voir les débits respectifs des deux rivières.

Autre constatation : le cadenas est gelé .. comme Thierry l'avait prévu.  Un vent sifflant sort de la circonférence de la porte donc pas possible d'utiliser un briquet.

Mais heureusement, Olivier a emporté l'arme magique : le SOUDOGAZ !

En moins de trois minutes l'affaire est faite. Le cadenas est dégagé mais la porte résiste encore un peu.

Vers 11h, on est prêt et on s'engouffre.

C'est une première visite pour Olivier qui, outre la découverte de la cavité, vient aussi faire une escalade au fond de la rivière 2.

Olivier est mis tout de suite dans l'ambiance avec la série des passages mouillants qui se termine par la Guillotine. Après la trémie 1, le concrétionnement commence à apparaitre. Olivier remarque des phénomènes corrosifs particuliers et également des amalgames de petits ossements qui semblent arrivés là par gravité.




Nous approchons de la trémie 2 et dans la salle qui précède, j'aperçois dans un coin une lucarne qui mène clairement à une chambre au-dessus du plafond de la salle. En diagonale, il y a aussi un passage remontant.
Mais ce n'est pas l'objectif et on continue.

Après la trémie 2, nous arrivons dans la Galerie à la Française, qui est la plus belle partie concrétionnée.

Rapidement, nous rejoignons la jonction des 2 rivières. Les débits sont normaux malgré que nous soyons en période de basses-eaux.

Nous nous y arrêtons, discutons stratégie et y laissons un peu de matériel.

Nous allons jusqu'à la faille terminale (le banc sur banc), montrons les 2 plis en chaises (assez uniques en Belgique) et faisons notre pause casse-croûte.  Mais avant de manger, je vais voir la galerie remontante qui pourrait shunter l'immense éboulis de la faille terminale. Il y a du travail et plus que du simple grattage..

Pendant qu'Olivier raconte les péripéties de l'UBS, longuement et largement, je m'écarte discrètement vers le bas de la faille pour immortaliser une concrétion de boue (qui sont remarquables au Trou de la Chaise)

Vers 14h, nous repartons vers la jonction des rivières. On y trie notre matériel mais nous avons quand-même 2 kits à emporter.




Tout de suite, on sent le changement, la galerie n'est pas bien haute ni large. Et le courant est donc plus fort.

Arrivé à la terminaison des Cascades (zone à ressauts et aux parois verticales de 30cm de large), Martin s'aperçoit qu'il a oublié la clé de 13 ce qui lui vaut un aller-retour gratuit. C'était déjà du sport d'arriver ici mais en plus le faire 2 fois...

Nous parvenons alors à une salle (point topo 23) dont les parois sont fort concrétionnées présentant plusieurs lucarnes à investiguer et une cheminée dont nous ne distinguons pas bien l'extrémité. Ce n'est pas encore notre objectif donc on passe..

Après une baïonnette, la galerie redevient rectiligne de chez rectiligne. Sur la droite, un enfoncement et quelques blocs éboulés m'intriguent. A vérifier au retour..

Nous progressons dans cette galerie rectiligne, étroite, humide appuyé sur un coude et cela sur presque 100m..

Nous y sommes presque mais avant cela, il faut passer les 5 mètres d'étroiture aquatique. Martin retire son casque et passe. J'essaie mais en gardant le casque. Résultat, je me coince et bois une petite tasse. Santé!

Je rebrousse et Olivier me fait remarquer que faire demi-tour avec un kit derrière soi ne se fait que s'il y a quelqu'un derrière qui peut aider. Ben c'est justement le cas, non ?

Allez, on y va avec le casque au bout du bras en avant et je ressens des impressions de déjà vécu (Système de Bretaye). Le bout est le plus étroit et il faut bien rester calme pour ne pas reboire la tasse..

Ca y est.. Maintenant c'est au tour d'Olivier. Je suis en train de me demander s'il va passer. Mais oui, étape par étape, il progresse.. Et ca y est..

Nous sommes dans une diaclase, à la base de cette cheminée que nous voulons vérifier (point topo 41).

Pendant qu'Olivier se prépare à l'escalade, Martin s'enfile dans l'étroiture aquatique qui suit et me demande de lui apporter les bouts de bois qu'il a confectionné pour l'aider à progresser dans la galerie qui suit : à nouveau 5 mètres étroits avec juste ce qu'il faut pour garder la tête hors de l'eau. Alors que je le rejoins, Martin me demande si je suis heureux d'être là. Mais oui bien sûr..

Ca passe et là devant nous la galerie se poursuit et c'est de la première. Il faut désescalader. J'essaie d'utiliser les bouts de bois mais finalement j'y vais comme ça. Je me retrouve au niveau de l'eau qui semble remonter du côté droit de la galerie un peu comme un source miraculeuse. Je progresse encore de quelques mètres sur du sec puis au sol l'eau apparaît à nouveau et je peux voir une profondeur d'au moins 2 mètres dans des strates verticales. Devant, ça continue par un élargissement de joints de strates mais cela ne fait que 20cm de large, peut-être 25cm de haut mais surtout au moins 5m de long. On ne distingue pas bien ce qu'il y a au-delà mais une chose est certaine, on ne sent pas de courant d'air franc. Ce qui élimine la possibilité de faire des tirs (et d'autant plus que cette zone est protégée par une étroiture aquatique de 5m qui empêche un repli rapide).

Martin et moi décidons de considérer cela comme la fin de la rivière 2. En tout cas, à cet étage-ci..

A partir du point 41, on peut ajouter 15m de développement, ce qui fait approcher le développement du Trou de la Chaise des 1100m.

Nous nous refaisons l'étroiture en sens inverse. Quel plaisir!
Et rejoignons Olivier.

Il part pour son escalade et après quelques goujons, parvient au sommet de la cheminée. Il y a 2 départs. Mais malheureusement, cela queute.. Bel essai tout-de-même.

Nous repassons  l'étroiture aquatique à tour de rôle,. Et nous nous esquintons le coude à nouveau jusqu'au  point 23.

Martin et Olivier sont devant. J'en profite pour aller vérifier l'enfoncement avant la baïonnette. Au fond, il y a un passage qui permet de comprendre d'où viennent les blocs éboulés. Ils sont surmontés d'une cheminée d'au moins 15m aux parois assez déchiquetées. Très très intéressant. On n'est qu'à quelques mètres de l'autre cheminée qui surplombe le point 23. Voilà qui est très positif et à mettre au programme de la prochaine visite.

Nous redescendons les Cascades et rejoignons la rivière 1. Il est déjà 18h passé. Nous nous restaurons, nettoyons quelques concrétions et repartons.

Nous n'arrivons à la sortie que vers 20h. Il y a déjà quelques sms sur nos portables..

Olivier se sacrifie et se change dehors. A gla gla..

Nous ramenons la clé à Maurice qui nous fait remarquer que nous avons tous les trois la moitié du visage grimé. Je ramène Olivier à la gare de Namur puis Martin chez lui.

Ce qui termine une bien intéressante journée..

Il ne reste plus qu'à programmer la prochaine..  dès que les courbatures se seront envolées.

mardi 7 février 2012

Expé dans le système Bärenschacht, du 22 au 28 janvier

Participants : Martin Heusterspreute, Bernard Grandmont
Dimanche 22 jan 2012
Démarrage de Belgique vers 11:00. Nous rechercherons en vain une friterie dans Arlon en ce dimanche midi. Nous nous rabattons sur un vulgaire quick et sur un Double Bacon, aussi gras et indigeste que cher. (bien fait pour nous, tiens.)
Le soir nous débarquons chez Rolf où nous bâfrons une raclette divine en compagnie des Siegenthaler, de Marie-José, de Katrin et de Jan. Les 4 reviennent d’un chouette tour en Zone Profonde, dans les Princes Engloutis.
Lundi 23 jan 2012
Après avoir été poursuivi par la police helvète pour non-réponse à leurs injonctions, nous montons très lentement et péniblement jusqu’à l’entrée du trou. On remarque bien que la raquette à neige n’est pas un sport national, ni dans le brabant wallon, ni dans la Calestienne...
La descente est épuisante car nous repassons au B4 (Petit poucet) piller du matériel... Nous rejoignons B1 avec chacun 2 kits et un bidon... ...
Bernard réalise qu’il faut détendre une des cordes du P60 pour pouvoir y descendre... ...


Mardi 24 jan 2012
Nous rejoignons la nouvelle zone Baeren 2.0. Les 40 premiers mètres de remontée sont très boueux mais n’altère en rien notre motivation légendaire ; et c’est fier comme un bar tabac ( ;-) ) que Martin entame la traversée en haut du terminus de la galerie de Gault…. Qui finalement se terminera sur étroiture descendante impénétrable.
Nous attaquons donc la descente dans le puits que vient de traverser Martin. Nous levons la topo en même temps que Martin équipe à la foreuse. Le premier passage est étroit (mais ca ne se ressent pas encore trop, vu que nous descendons…) Nous espérons de tout cœur jonctionner en bas avec la galerie 20… En effet, si nous ne trouvons pas la jonction, nous devrons remonter tout le chemin pour revenir au bivouac… C’est donc avec un immense soulagement que, en bout de corde et de fatigue, que nous entendons la rivière de la galerie 20..
Cette zone de puits est le troisième accès à la zone baerenschacht 2.0. Les dimensions sont confortables même si les 40 mètres inférieurs sont fort boueux… En allusion a la viscosité de cette boue, cette zone de puits est baptisée « Double bacon… ».
Mercredi 25 jan 2012
Nous remontons le Double Bacon. Bernard se rend vite compte que l’étroiture en tête de puits ne lui convient pas et quelques énervements plus tard il est décidé de contourner cette étroiture en prolongeant la vire de tête de puits plus vers le fond de la fissure...
Nous effectuons divers petits bouclages. Martin s’attaque à une escalade en libre et nous livre une première de grande dimension “la galerie de puta madre”
Jeudi 26 jan 2012
Nous remontons une rampe parallele a “Steve Job’stairway to heaven”. Apres une remontée dans blocs, quelques étroitures  boueuses ont raison de notre moral... Après avoir forcé ces dernieres et avant de rentrer au bivouac, nous debouchons dans une grande galerie en conduite forcée. Nous courons sur ~150  m. Avant de nous arreter sur un conduite en fracture. Le calcaire y est bleu avec des centaines d’aiguilles et de fleursde gypse... Nous devrons y revenir le lendemain...
Vendredi 27 jan 2012
Nous effectuons la topo de ce que nous avons parcouru hier. La galerie ne s’arrête pas et continue de continuer...C est très propre et finalement Martin trouve une nouvelle suite en descendant dans la fracture. Cette galerie est baptisée Galerie Scintillante. Les reflets des fleurs de gypse agissent comme une boule de bal... nous nous arrêtons le soir, en fin d‘expé sur une série de puits de grande dimension...
Il s'avérera que nous avons outrepassé la zone de fracture terminale. Nous somme maintenant dans un nouveau bloc de calcaire porteur de 100 m de hauteur... Bref... Il y a encore bcp de pain sur la planche pour les prochaines expés...
Samedi 28 jan 2012
Remonté em 7h, à notre aise (il faut dire que nous sortons tous les deux d’une session d’examen...)> La descente, le soir se fera dans la neige et le noir...Arrivé à Bern,. chez Rolf, Bernard se rappelle qu’il avait laissé un double de sa clef de voiture dans la jante de la roue arrière droite..... ...
Résultats
Nous avons fait 650 m de première, réalisé un accès plus grand à cette nouvelle zone et surtout avons dépassé la zone de pincement, ce qui nous offre de grandes perspectives dans ce nouveau “bloc vierge”