dimanche 27 décembre 2015

Noû Bleû, le 29 novembre

Quelques images :


Après la visite fournie de mille explications (merci Jack), nous sommes passés au local du CRSOA pour nous rafraîchir le gosier et continuer les discussions avec notre guide, quelques membres de son club et Albert qui est arrivé par la suite.

mercredi 25 novembre 2015

Trou de la Chaise, le 15 novembre

Après avoir été constaté le bas niveau d'écoulement de la perte qui alimente une partie des rivières de la cavité, j'ai rejoint Martin au point de rendez-vous à Yvoir.

Notre dernière visite remontant à pas mal de temps, nous avons dû dégager les ronces envahissant l'entrée.

Nos objectifs seront de terminer l'escalade d'une cheminée commencée en 2013 par O. Stassart dans la 2ième rivière ainsi que revoir les galeries du fond de la rivière 1 pour estimer la manière de passer l'immense trémie qui bloque la suite.

Après les crapahutages habituels, nous atteignons la 2ième rivière qui demande encore plus de contorsions aquatiques. La cheminée est atteinte et nous constatons avec nos éclairages, 15 fois plus puissants que lors de la 1ère escalade, que cela n'a pas l'air très prometteur. Martin y va quand-même, dépasse, en oppo, le point d'amarrage de la corde et constate que la fissure qui continue vers le haut est impénétrable. On a quand-même fait les levés de topo.

Ensuite, très vite, nous atteignons le fond de la rivière 1 et je vais repasser ma tête dans la chapelle latérale tout en haut de la trémie. Il y a une galerie étroite et un courant d'air ici mais la calcite bouche une partie. Je retire quelques paquets d'argile. Un burin serait nécessaire pour retirer plus de roche pour mieux voir la suite. Ensuite, je redescends la trémie et vais voir la galerie du blaireau. Ici même chose, il faudrait jouer du burin et percuter pour mieux voir la suite mais cela semble étroit.

On en reste là et le sentiment est plutôt mitigé sur les possibilités de suite dans cette cavité..

On s'est quand-même bien dérouillé et on a pu se refrotter (au sens propre comme au figuré) à l'étroitesse de la 2ième rivière.

samedi 24 octobre 2015

Expedition Thailande 2016

L'ESB propose un projet d'exploration en Thailande (février-mars 2016)

Celui-ci est décrit dans le document suivant :

https://docs.google.com/uc?authuser=0&id=0B-sz-e-sNCAgeFdfT0ROZGc0aHc&export=download

Nous recherchons des candidat(e)s intéressé(e)s par ce projet.

Pour toute question, contactez-nous rapidement à l'adresse du club (via le lien se trouvant sous le cadre "Pour nous contacter" en haut à droite de ce blog)




dimanche 11 octobre 2015

Number One au Trou Bernard, le 4 octobre

Descente moins classique au Trou Bernard :

Martin, Serge, Mathieu (nouvelle recrue) et moi avons emprunté l'itinéraire du Puits des Fous pour rejoindre le fond et le Number one. L'escalade a été réalisée sur environ 50m.

TPST : 7h30.

Le puits qui démarre de la Salle de l'Agent Secret est bien le plus long et le plus beau du Bernard.

Bravo à Mathieu pour sa 1ère descente dans une cavité verticale belge.

Quelques courtes images:




lundi 14 septembre 2015

Béron-Ry, le 6 septembre

Visite jusqu'au fond pour Gery (GSCT), Arnaud, Martin et moi, avec équipement dans la Pente Terreuse. Tandis que Jacques et Serge se sont contentés de la T'Remy, faute de temps pour l'un et pour ne pas forcer sur un dos fragile pour l'autre.

Une chouette sortie et des volumes étonnants pour la Belgique.






mercredi 26 août 2015

Trou des Manants, le 23 août

Visite classique de la boucle pour Martin, Arnaud, Simon et moi avec crochet par la Salle aux Etoiles au retour. A signaler une odeur de bête crevée dès l'entrée : il ne s'agissait que d'un mulot qui a fait un grand plongeon depuis l'orifice de la porte d'entrée.

Quelques photos de la Salle du Smog :




Quelques fossiles dans un plafond :


Marche en canard depuis le siphon aval :


Après cette visite en soit assez courte, rando dans le vallon de la Chawresse pour observer quelques phénomènes.

En final, quelques sustentations dans le jardin d'un resto pita à Tilff

mercredi 5 août 2015

Camps Doubs du 17 au 21 juillet

17/07
Arrivés de nuit au camping des Lumes à Isle-sur-le-Doubs. La gérante passe sa tête par la fenêtre de son appartement et est un peu surprise de nous voir et surtout de nous voir au-delà de la grille. Après quelques pourparlers, elle nous indique où nous installer en silence..
18/07
Le matin, il pleut de manière assez soutenue. Et on apprend que la réception s’est fait braquée pendant la nuit donc, très certainement après notre arrivée. Il faudra quand-même faire attention à ses effets personnels dans ce camping.
La pluie s’arrête vers 11h. On a pris la décision de descendre le Gouffre de la Légarde situé à une heure de route.
Arrivés à la lisière du bois, Simon se rappelle du coin. On trouve l’entrée facilement, il y a 80m de marche d’approche.
Martin s’équipe et fonce équiper mais il y a un problème de kit. Il doit remonter et intervertir 2 kits. 
Ensuite, les puits vont s’enchainer assez vite, ils sont larges et souvent "plein pot" (moins marrant pour la remontée). Arrivé à la trémie, un ralentissement se fait sentir nettement. Il y a quelques étroitures à passer dont l’une est plutôt scabreuse. Simon va en vider une.
On décide de casser la croûte avant de sortir de cette zone à crapahutage. Au-delà il y  encore un R4 et un P17 et nous voilà arrivés à un carrefour. On s’engage vers l’est et tombons sur le « Bassin » équipé en main courante d'une manière un peu particulière. Le mousqueton qui la maintient ne semble pas complet..
Martin se lance. Ca tient mais il faut atteindre les autres troncons par quelques acrobaties afin d’éviter l’eau. Finalement, il sort de l’autre côté . Simon n’y va pas par 4 chemins et traverse le bassin en combi. L’eau lui monte jusqu’au torse mais ca passe. Arnaud se lance aussi dans le passage de la main courante mais cela va durer. 
Simon et Martin auront même le temps de visiter la « Grande Galerie ». Simon me rejoint et nous allons voir la Galerie de la Boue de l’autre côté jusqu’à un ressaut. Il y a quelques beaux gours au début mais c’est bien la seule partie qui mérite la visite.
Ensuite nous nous retrouvons et remontons les puits avec déséquipement successif de Martin, Arnaud et moi.
Ah oui, il faut mentionner la présence de belles sculptures de boue dont certaines ont même été "subtilement" retouchées.
Ce soir, Simon décide de dormir sous la bâche que nous avions installée le matin pour nous abriter.
J'ai donc plus de place dans la tente mais je me dis que le temps est encore variable et qu'il y a des chances qu'il revienne sous la tente en pleine nuit. Bien vu... Vers 4h du mat', la pluie commence puis s'intensifie. Simon déboule dans la tente avec son matelas mouillé. Bon allez vas-y mon gars, la place est déjà libre pour que tu t'installes. A partir de 6h, Simon se met à ronfler comme un buffle. Pour moi, la nuit est finie mais pas de souci car je sais que la journée sera relaxe.
19/07
Le dimanche, après quelques doutes dus à la météo capricieuse, nous avons rendez-vous avec notre guide comme prévu à la carrière de Romain pour la visite du Crotot.
Après nous être équipé du minimum (pas de matériel de progression) sur un parking à quelques lieux de là, nous sommes fin prêts pour la visite.
Il n'y a pas assez de mots pour décrire cette cavité. Les images parlent d'elles-mêmes (à voir en HD, plein écran) :
Le soir, nous préparons les kits pour le gros morceau du lendemain : Pourpevelle et ses plus beaux passages (ASCO, Pourpelui 1 et 2, Avenue Sud). Simon ne sera pas de la partie n'ayant pas de néo. il fera une rando de son côté.
Il propose de dormir dans la 3ième tente ce qui me permettra d'avoir une nuit correcte..
20/07

Levés de bonheur, on atteint le nord de Soye dès 9h. Un fermier qui passe avec son tracteur nous indique le bosquet qui masque l’entrée de Pourpevelle. Martin équipe immédiatement… et Arnaud s’empêtre dans cet « équipement piège » en main-courante.
Martin s’impatiente, il a déjà équipé l’ensemble des puits. On le rejoint au bas de ceux-ci, On prend à gauche et l'on rencontre les premiers gours. Puis à droite vers les Voûtes Basses. On atteint rapidement les lacs et le Passage du Câble qui nous mène au P8. Il est déjà équipé en fixe. Au bas de celui-ci, on prend vers le sud puis à gauche jusqu'au Passage du Guano dans lequel on entend nos chères petites amies. Dans les vasques, il y a de nombreux nyphargus . Il semble que les déjections des chauves-souris soient à leur goût.
La suite est assez aquatique, on passe des longs bassins et des marmites. On atteint le delta de l’Amazone. Martin fonce et on se dit qu’on est allé trop loin. En effet, nous sommes à l'Ancien Fond. On rebrousse et Martin s’engage dans une galerie basse qui doit être la Galerie des Cristaux.
Martin confirme la présence de ceux-ci. Un bon ramping  nous mène à un carrefour. Là se trouve un écriteau avertissant de l'ennoiement de la galerie en période de pluies. A gauche cela doit être la Galerie d'Accès. 
Martin s’engage le premier dans cette basse galerie. Nous le suivons mais il nous explique que le niveau d’eau est proche du plafond. Il me propose d’essayer à mon tour.
Effectivement, je constate que le niveau est haut et il faut retirer son casque. On se sent comme dans le système de Bretaye en Belgique. On ne distingue pas bien comment se profile la galerie plus loin. Martin et moi sommes d’accord de revenir au départ de la galerie. En effet , il y a peut-être un autre cheminement possible en continuant la Galerie des Cristaux mais le descriptif mentionne un passage qui« était autrefois presque noyé ». On s’engage dans ce laminoir qui comprend de profonds gours à secs. 

On parvient à une galerie qui se relève. C'est le Dédoublement. Bonne nouvelle, la suite est là.
Nous parvenons à un carrefour et on prend à droite mais nous ne sommes pas sûrs de notre localisation. Nous revenons au carrefour qui est bien  LE carrefour. En face, c’est l’accès à l’Autoroute ASCO. Le départ est superbement garni de draperies au-dessus d’un gour. La galerie est de taille tout-à-fait honorable et agrémentée de bassins, gours, concrétions, talus d'argile. Pas mal. Nous nous arrêtons aux premiers laminoirs.
Retour au Carrefour et nous reprenons la galerie de la Voûte Mouillante qui commence debout et qui s'abaisse irrémédiablement jusqu'à se transformer en un laminoir pénible. Ceci nous mène au pied de la cheminée de 14m, accès à Pourpelui2 et à l'Avenue Sud. Une corde en place aide à passer cette cheminée étroite et lissée.

Au sommet, Arnaud et Martin s'engagent dans la galerie basse la plus évidente mais cela devient scabreux. Je vais de l'autre côté. Il y a un bel écho. C'est la Station Plaisance.
On y casse la croûte. Ensuite c'est parti vers Pourpelui 2. Cette galerie est de toute beauté avec de beaux et bassins, du concrétionnement, une progression extrêmement facile .. jusqu'au Passage Pétrifié dont le sol est garni de milliers de boules calcitées. Les genoux en prennent un coup. Le descriptif mentionne que la galerie est "malaisée" et que "le port de genouillères est particulièrement apprécié". No comment...

Après ce passage, la galerie prend de l'ampleur surtout en hauteur. Les bassins sont très longs.
On arrive alors au clou de la galerie : la Barrière Blanche. C'est une barrière de calcite étagée comprenant des bassins. Au bout de celle-ci, un ressaut nous arrête.
Nous revenons à la Station Plaisance et nous engageons dans l'Avenue Sud. Superbe galerie également et plutôt longue. Nous allons jusqu'au fond. Là, une autre entrée existait mais elle est rebouchée depuis quelques années afin d'éviter les visites sauvages.

Sur le retour, sous l'instigation d'Arnaud, nous visitons encore la Galerie de la Perte qui est un modèle réduit de l'Avenue Sud.
Encore 3 bonnes heures et nous sommes dehors. Nous avons passé environ 9 heures sous terre, donc bien moins que les 12 heures prévues.

On retrouve Simon au camping qui a fait des courses pour nous et on va se délecter d'un bon repas
une nouvelle fois parfaitement concocté par nos 2 cuistots Martin et Simon.

La vidéo de certains moments (à voir en HD, plein écran) :
21/07
Nettoyage de tout le matériel et retour Belgique..

Conclusion :
Un super camp dont on revient très très satisfaits..

lundi 3 août 2015

Senzeille 2015

Cette année, nous serons trois (Martin, Simon, moi) à avoir répondu à l’appel du GSCT. Le dimanche après avoir été bloqué pendant 30 minutes avant le départ de l’araignée, j’ai pu terminer le parcours complètement seul sous un beau soleil. Après un brin de causette, Martin et moi avons aidé au déséquipement.

Quelques photos :






vendredi 3 avril 2015

Expedition DAO 2015 (suite et fin)

19/02 : L’expé reprend dans la région de Chiang Dao. En fin d’après-midi, Denis/Nath/Kevin/moi  (en 2 équipes)  allons prospecter à l’est pour identifier les sentiers qui doivent nous permettre d’atteindre les énormes dolines d’un massif.
20/02 : Denis/Nath retournent sur le sentier de la veille pour s’enfoncer d’avantage dans le massif. Taw/Kevin/moi allons prospecter le nord  du massif. Nous nous arrêtons dans un village dont les habitants nous indique une perte à l’arrière de celui-ci.  Celle-ci comporte une salle et une faille étroite descendante qui ne sera pas explorée.
Etant donné l’absence du chef du village à notre arrivée, nous nous engageons (d’abord en 4X4 puis à pied) sans son assentiment sur les sentiers qui montent vers les dolines. Plusieurs sont inspectées. Le soleil tape dur. Taw rebrousse. Kevin et moi continuons et bifurquons vers un col.
Nous ne trouverons rien..
Au retour, nous repassons par la maison du chef de village qui nous indique une cavité. Que nous trouvons après quelques zig-zags. Son développement estimé est de 100 mètres. 
Nous revenons à Chiang Dao où nous retrouvons Denis et Nath qui sont allés assez loin et ont pu atteindre la lèvre des dolines géantes. En chemin, quelques entrées de cavités ont été aperçues et un puits est à descendre.
21/02 : Michel Isnard (ASBPT Nice), Amandine Laborde et Jean Charbonnel (Abîmes de Paris) doivent nous rejoindre aujourd’hui. On ne programme donc pas de longue journée. On se contente d’aller faire des exercices de décrochage dans un arbre en bordure des massifs de Chiang Dao.
Au retour, on intercepte Michel dans le centre de Chiang Dao. Le soir, je vais chercher Jean et Amandine à Chiang Mai. L’équipe est donc au complet.
22/02 : Nous retournons à l’est de Chiang Dao guidés par Denis et Nath afin d’atteindre les dolines géantes sensées contenir des pertes. Après le col, nous atteignons un canyon descendant dans lequel se trouvent les entrée de cavités identifiées la veille. On y laisse Amandine et Jean qui se chargeront d’inspecter tout cela et de topographier si nécessaire. 
Nous continuons et parvenons enfin aux dolines. Nous descendons dans celle qui semble la plus prometteuse et tombons sur un sentier de chasseur. Au bas de la doline, nous découvrons des arbres géants. L’un d’eux a été équipé d’échelons en bois.
Nous nous séparons pour inspecter l’ensemble de la doline mais malheureusement nous n’y trouverons rien, même pas un point de perte. Le retour sera assez pentu. Nous retrouvons Jean et Amandine et scrutons encore quelques cavités aux prolongements trop limités. 


Le soir, le moral n’est pas au beau fixe et je propose de changer de secteur le lendemain et de nous diriger au nord vers la frontière birmane pour ré-inspecter un système de cavités partiellement topographiées, liées à un temple bouddhiste. 
23/02 : Arrivés au temple, Kevin et Michel s’adressent au moine présent qui les guide vers les entrées de cavités. Michel nous confirme que c’est du gros et qu’il a aperçu un passage à faire en escalade. Nous allons voir au préalable la cavité aménagée dans le complexe du temple. Les dimensions sont agréables. 
Puis nous décidons d’explorer les autres cavités en deux équipes. L’une (Michel/Jean/John) ira du côté ouest dans une cavité topographiée sur 500m avec arrêt sur rien et l’autre (Denis/Nath/Amandine/Kevin) du côté est pour l’escalade et la vérification des deux cavités qui s’y trouvent. Nous allons tous à l’entrée est et recherchons l’entrée ouest de là. En suivant un sentier, nous trouvons un gouffre grillagé et cadenassé mais ce n’est pas notre trou qui doit être plus bas. A l’entrée se trouve un vestige de pompe. Nous nous engageons dans la cavité..
Quinze mètres plus bas nous touchons le plancher de la cavité, garni de gours secs, la galerie principale est aux dimensions agréables de dix sur dix mètres. 
 
Nous allons parcourir cette cavité pendant plusieurs heures. Après 800m environ les gours deviennent actifs et le parcours se fait dans l’eau. Les côtés de la rivière sont agrémentés soit de banquettes soit de plans inclinés qui mènent à des passages supérieurs. La galerie fait du vingt sur vingt mètres à certains moment. Le concrétionnement est important avec de nombreuses coulées au-dessus de la rivière. Arrivés à un point où la rivière est plus profonde, nous décidons d’arrêter..
A la sortie, nous entendons l’autre équipe. Ils n’ont pas fait de grande trouvaille. La topo existante qu'ils ont suivi est assez fiable exceptée pour la cavité inférieure qui est fortement concrétionnée et qui est reliée à la cavité supérieure.
Nous faisons croire que nous n’avons rien trouvé avant de lâcher la mèche ce qui enchante tout le monde. Nous avons du pain sur la planche pour les jours suivants..
24/02 : Kevin et Jean souhaitent se reposer aujourd’hui et resteront à Chiang Dao. Nous retournons au temple en équipe restreinte. Nous avons décidé de reprendre la topo depuis l’entrée. Michel, Amandine et moi s’en chargerons tandis que Denis et Nath iront en pointe explorer la cavité.
La topo de l’entrée nous demande de courtes visées, ce qui n’est plus le cas par la suite. Notre plus longue visée sera de 58 mètres dans le 1er kilomètre.
Vers 19h30, Denis et Nath nous rejoignent. Ce qui me permet de prendre congés d’eux et de retourner à Chiang Dao, tandis qu’ils resteront dans le temple pour la nuit. Cela ne pose en soi pas de problème, Suthep (le moine) étant très accueillant et ayant les infrastructures nécessaires (tentes, cuisine basique, toilettes turques). Sur le chemin du retour, le passage du checkpoint se passe bien. Quelques mots de thai suffisent à faire sourir les militaires..
25/02 : Denis/Nath/Jean/Amandine partent de bonheur pour continuer la topo et l’exploration de la cavité. Kevin/Jean et moi arrivons de Chiang Dao un peu plus tard. Nous portons la nourriture pour sustenter les topographes. La partie sèche de la cavité, celle qui demande le plus de crapahut, est maintenant balisée ce qui nous fait gagner du temps. Nous dépassons le point atteint deux jours plus tôt. Pour Kevin c'est la découverte totale. La cavité est superbe.
Nous vérifions les passages supérieures mais ce ne sont souvent que des galeries qui recoupent les méandres. En certains points, des amulettes de quelques cm à l'effigie de bouddha ou d'autres divinités sont déposées. En d'autres, des modelages en argile, plutôt religieux.

 
Après plus de deux heures de cheminement, nous sommes surpris d'apercevoir une corde et des pneus assemblés en échelle qui partent dans une cheminée. 
Un peu plus loin nous retrouvons nos comparses devant un éboulis impressionnant. La galerie est à nouveau sèche et repart sur la droite. Le fond est par là à 200-300 mètres. Il s'agit d'une trémie traversée par un fort courant d'air. Je tente de trouver un passage mais sans succès, Michel/Jean/Amandine me rejoignent et nous cherchons une suite ensemble. Nous abandonnons et investiguons des passages supérieures plus en amont. Michel et moi déblayons une chatière que je franchis. Derrière, le passage continue de monter. La température augmente brusquement et l'air sent fortement le guano. Je me retrouve dans des volumes importants mais des blocs de la taille d'une maison menacent. J'abandonne et nous rejoignons les autres. Denis a fait une tentative d'escalade mais comme moi a été arrêté par des blocs titanesques. Pour terminer, nous escaladons l'échelle de pneus. Denis et Nath nous annoncent avoir trouvé une sortie. 

Après 4 échelles de pneus, nous accédons a une grande salle qui doit faire 30-40m de diamètre et autant en hauteur. C'est une forêt de concrétions et sur un des côtés un passage amène à la sortie. 
Nous sommes prudents car nous sommes en pleine jungle et proche de la frontière birmane. Nous ne restons pas trop longtemps et nous ré-engouffrons dans la cavité. Le retour prendra deux bonnes heures. Le soir, nous sommes tous à Chiang Dao. 
26/02 : C’est une journée de repos. Toutefois, les courageux Michel et Amandine souhaitent continuer la topo en fin de journée. Nous les reconduisons au temple en fin d’après-midi. Kevin et moi allons inspecter un autre massif à proximité.  Nous visitons un temple fréquentées uniquement par des nonettes, d'une propreté impeccable. Le temple est aménagé dans une cavité phréatique.

Nous leur demandons où trouver la cavité qui nous préoccupe mais sans succès. Plus loin sur la route, même résultat, personne ne connait cette cavité. On trouve nous-même la piste qui nous mène au massif. Là, un "local déguisé en militaire" nous confirme six entrées dans le massif. 

Mais nous rentrons, la nuit tombant. Denis et Nath sont allés se relaxer aux « Hot Springs » au nord de Chiang Dao.  
27/02 : Nous revenons au temple avec l’intention d’y rester plusieurs jours mais sans Jean qui s’est endommagé l’orteil entretemps. Nous sommes toujours aussi bien accueillis par Suthep. Il a aujourd’hui d’autres visiteurs qui y viennent en retraite.
Michel/Amandine sont déjà partis. Nous les rattrapons 100 mètres avant le puits aux pneus. Kevin et moi allons ré-inspecter le fond. Cette fois-ci, je déplace des blocs dans l’éboulis et je progresse dans une galerie … qui me ramène à mon point de départ. Nous abandonnons non que cela soit impossible à désober mais nous sommes tout-de-même à 3km de l’entrée et les services de secours sont inexistants dans la région.  Denis et Nath ont équipé le puits aux pneus. Ensuite, nous rentrons. A la sortie, nous constatons que la colline adjacente est en train de brûler et les bambous éclatent tels des coups de feu. Toute la soirée, nous entendons une musique lancinante voire planante venant du village voisin. Après le repas, par curiosité, je m'en vais tout seul prendre la route jusqu'au col d'où l'on peut apercevoir le village. Je suis captivé par cette musique faite de percussions étranges. Autour de moi dans le noir, on perçoit bien la vie qui grouille, marche, scrute. Cela court dans les arbres. J'en reste là pour aujourd'hui car j'ai les jambes cassées..

28/02 : Michel/Amandine/Kevin partent de bonheur pour la topo. Denis/Nath et moi temporisons. On se demande comment atteindre la sortie de la cavité proche de la frontière par la surface. Nous revenons au village à proximité et suivons la route qui se rapproche de la frontière mais le garde du checkpoint nous y arrête et ici de manière plus intransigeante qu’aux autres checkpoints. Au retour, nous passons devant le complexe d’un autre temple dans lequel une entrée à notre cavité est sensée se trouver. C’est noir de monde aujourd’hui. Nous n’y restons pas.
Au temple, nous entamons une discussion avec Suthep qui nous propose de nous faire escorter par les militaires du coin. Les topographes réapparaissent et n’ont pas pu faire leur travail, un brouillard dense emplissant la cavité. La nuit, il fait assez froid et le brouillard est persistant le matin. Si on tient compte des fumées produites par les brûlis et le fort courant d’air, cela fait assez de facteurs qui peuvent expliquer ce brouillard.
Les militaires nous rejoignent au temple. Suthep parlemente mais n’obtient pas leur accord pour nous escorter. Nous repartons vers un massif entrevu par Kevin et moi deux jours plus tôt. Mais la chaleur et la difficulté à trouver les entrées ont raison de nous..
Nous décidons alors de passer aux Hot Springs, ce qui revigore la plupart d'entre-nous.
01/03 : Ce matin, nous sommes prêts à faire l'aller-retour une dernière fois afin de terminer la topo, de dépolluer (vieilles piles, balises, bouteilles laissées par nous et les locaux) et de faire quelques photos. Suthep approche et nous montre un schéma sur un papier. Il nous explique qu'il sait comment atteindre la sortie de la cavité que nous explorons mais une autre également de toute beauté. Nous le suivons avec nos gps actifs.. 

Après une demi-heure il ne s'y retrouve plus suite aux nombreux brûlis qui masquent les chemins. Un coup de téléphone suffit à le ré-orienter. Il s'arrête à nouveau. On entend des chiens et de la volaille.. Il disparaît pendant quelques minutes pour réapparaître accompagnés des militaires que nous avions rencontrés la veille. En un temps très court, nous atteignons la cavité recherchée. Mais nous lui demandons de nous montrer l'autre cavité. Nous atteignons une doline dans laquelle s'ouvre un plan incliné.


 
La cavité est longitudinale. Je pars en éclaireur à son extrémité qui ... n'en est pas une. La cavité s'élargit et est fortement concrétionnée. Les autres me rejoignent. Nous allons y passer une bonne heure pour prendre des photos mais aussi pour la topo.
Les militaires nous demandent de clôturer car nous ne sommes pas en zone sûre. Avec regret, Amandine et Michel doivent abréger la topo. Nous faisons demi-tour et retournons dans notre cavité. On passe le temps qu'il faut pour photographier et topographier la salle supérieure. Denis/Michel/Amandine reprenne la topo de la galerie principale tandis que Nath/Kevin et moi retraversons la cavité afin de faire quelques photos. 
Nous sortons vers 23h15 et les autres tout au plus un quart-d'heure plus tard. Nous sommes tous ravis de cette journée. 
02/03 : Nous faisons nos valises. Pendant que Nath et Denis vont se procurer une bombonne de gaz afin de la remettre à Suthep, nous avons encore quelques échanges avec lui. Il nous emmène une dernière fois dans la cavité aménagée en temple. Amandine se voit recevoir un cristal. Au retour de Nath et Denis, nous le remercions pour son hospitalité et nous prenons congé de lui. Nous retournons à Chiang Dao où nous retrouvons Jean qui commençait à  s’impatienter de nous revoir . La journée sera très relaxe.
03/03 : Kevin s’en va aujourd’hui, nous le remercions vivement pour sa participation. Ensuite, nous prenons la route qui monte entre Doi Chiang Dao et Doi Nang. Nous devons nous affranchir du droit d’entrée à cette zone protégée. Nous faisons une pause casse-croute et passons le col. Au-delà sont installés les villages Lisu. Nous entrons dans le premier et questionnons les personnes que nous y trouvons. Elles nous confirment qu’il y a des cavités de l’autre côté, à proximité du village en contrebas. L’un des Lisu émeché nous accompagne, nous prenons la piste raide qui descend vers le village et discutons avec les quelques villageois présents. Ils nous confirment qu’ils peuvent guider mais plus aujourd’hui étant donné la température.  Nous reprenons la route vers l'ouest et l’envie de jouer de la machette et de grimper nous reprend lorsque nous apercevons une cavité en hauteur. Les affleurements sont rapidement atteints. Nous tombons sur une cavité à la base des parois. Celle-ci est de petite taille mais présente d'intéressantes  zones cristallisées traversées par des boyaux (ancienne circulation hydrothermale?). 
Au-dessus de nos têtes, une dizaine de nids d'abeilles nous barrent le chemin. Denis tente quand-même une escalade, moi d'un autre côté, sans résultats pour les deux. On en reste là et rejoignons Chiang Dao.
04/03Nous revenons au village Lisu. Nous avons pu passé le checkpoint sans payer aujourd'hui, nous sommes reconnus.
Dans le village, nous négocions les prix. Nous ferons deux équipes car d'un côté, une cavité connue est à revisiter, de l'autre il y aurait un puits profond. Je choisis cette dernière option avec Denis et Nath. Le guide Lisu nous parle de trente minutes de marche (?). Après s'être sustentés, les guides sont prêts et nous sommes surpris de voir que nous avons deux guides.

En chemin, ils nous annoncent qu'il y a deux sites à voir. Après plus de nonante minutes de marche plutôt verticale, nous atteignons enfin ce qui semble être une perte non active. On leur demande de poursuivre. Nous longeons une ravine et gagnons encore deux cent mètres de dénivelée.
Nous arrivons à l'entrée d'un puits large de 5 mètres. La chute d'un caillou confirme que c'est profond. Denis équipe et disparaît dans les profondeurs.
Il doit rabouter ses 2 C35. Nath suit. Les 90 mètres de corde ont été placés et ça continue sur une verticale de 50m. Malheureusement il n'y a plus de cordes et ... d'air. Nath rebrousse. Denis remonte à son tour et confirme la qualité de l'air. Et se fait piquer par une abeille qui s'est glissée subrepticement dans son pantalon.
On rebrousse vers la perte en contrebas. Les guides essaient alors de nous arnaquer en nous demandant 10 fois plus que ce qui était convenu. Nous ne sommes pas d'accord mais comme ils sont deux, on leur donne un petit extra. 
Denis équipe et descend dans la perte, muni de sa machette. Des myriades de faucheux recouvrent les parois. 


Denis ne va pas bien loin étant donné la présence de gaz, une nouvelle fois. Nous reprenons le chemin du retour et bénéficions d’une vue superbe sur le massif de Chiang Dao.


On retrouve Michel/Amandine/Jean qui ont pu ré-explorer la cavité prévue mais sa configuration fait qu’il y a peu d’espoir de découvrir des continuations. Retour sans trop d’enthousiasme à Chiang Dao où en soirée nous profitons du début des festivités liées à la pleine lune .
05/03 : Etant donné la température qui s’élève rapidement ce matin et la motivation plutôt moyenne, nous nous contentons d’aller visiter la grotte de Chiang Dao. Nous allons vers la zone des siphons. Nath se mouille pour dépasser une laisse d’eau mais ne va pas plus loin, les suites n’apparaissant pas évidente. 


Au retour, je m’engage dans les niveaux supérieurs. Les volumes sont plus importants que dans les galeries de l’étage inférieur mais l’air y est irrespirable. Je rejoins mes camarades..
La suite de la journée sera très calme. Nous préparons nos sacs pour quitter Chiang Dao le lendemain.
06/03 : En route vers Chiang Mai, nous nous arrêtons au Elephant Center de Chiang Dao. Nous ne sommes plus trop en mode spéléo.. Je reste à la voiture. 


Puis nous reprenons la route et déposons nos affaires dans une guesthouse défraichie de Chiang Mai. L’après-midi, chacun vaque à ses occupations. Nous nous retrouvons le soir pour un dernier verre au "John's bar" d'abord puis pour d'autres derniers verres dans un bar reggae ... ce qui clôture l'expé.

Bilan : les topographies doivent encore être faites mais la cavité proche de la frontière birmane est le plus beau résultat non seulement en termes de développement mais également en termes d’esthétique et d'intérêt karstologique. Cette cavité devient la plus longue du district après la grotte touristique de Chiang Dao.

Les massifs à l’est de Chiang Dao n’ont pas semblé prometteurs, tout au moins au niveau des dolines. Les pertes mentionnées comme actives ne l’étaient pas.

Le massif de Doi Nang, voisin de Chiang Dao, qui était un des objectifs de l'expé n'a été qu'effleuré. Il est difficile de juger du potentiel de ce dernier. Les résurgences ne semblent pas se trouver sur son côté ouest.

L’expédition s’est globalement bien déroulée et ramène un résultat raisonnable pour la Thailande. 

Merci à l'UBS et aux membres de l'ESB pour leur soutien, qu'il soit financier ou moral.

Les photos de cet article sont d'Amandine Laborde, Nathalie Witt, Michel Isnard et moi-même. Elles appartiennent à leurs auteurs.

Un rapport détaillé de l'expédition suivra.