Dans cet article et le suivant, je relaterai les visites de massifs karstiques faites à l'occasion de mes vacances en Thailande avec mon épouse qui est originaire de la région du nord-est (appelée "Isaan").
Le présent article concernera essentiellement les provinces de Loei et de NongBuaLamphu parcourues du 12 au 18 novembre 2011.
Volontairement, je ne donnerai pas tous les détails de la localisation, le secteur étant encore en cours d'exploration.
Il est clair qu'étant seul spéléo sur place, je n'ai pu pousser très loin les prospections effectuées avec parfois il est vrai un peu de frustration surtout face à de la verticalité. Néanmoins, j'en reviens avec de réelles satisfactions et de nombreux points d'interrogations qui attisent l'intérêt.
12 novembre 2011 : District de Na Wang
Préalablement à mon arrivée, j'avais longuement sélectionné un ensemble de sites à visiter, sur base d'un ensemble d'informations publiées par Martin Ellis (Shepton Mallet Caving Club) et d'observations via GoogleEarth.
Et maintenant, j'y suis. Il me faut donc choisir un premier site à visiter. En expliquant mes intentions à ma belle-famille, je constate qu'ils connaissent pas mal de sites que j'avais répertoriés. En effet, dans cette région et en général dans toute la Thaïlande, toute une série de grottes sont associées à des temples bouddhistes que ma belle-mère, extrêmement croyante, connait assez bien. C'est vrai également pour mon beau-père car ces "temples-grottes" se situent souvent proches de massifs recelant de nombreuses ressources naturelles qu'il a dû parfois prélevé pour apporter un plus dans l'alimentation et les besoins journaliers de la famille.
C'est donc tout naturellement que mon beau-père se propose de nous conduire vers un site se trouvant à une demi-heure de route. Le paysage est superbe et complètement hors des sentiers battus.
A l'arrivée, on aperçoit directement sur la gauche une grotte aménagée en autel. Nous nous changons rapidement puis pénétrons la cavité et dépassons les bouddhas. D'emblée, nous rencontrons un gecko de 20cm.
Nous atteignons tout de suite le fond de la galerie occupée par des chauves-souris. Il y a quelques passages bas que je vais inspecter.
Le premier mène à une salle au sol très terreux qui queute. Autour de moi, de nombreux insectes sautent. Ce sont les fameux "cricket cave" ("Jing leed tham" en Thaï). Le second passage queute tout de suite et j'y fait la rencontre du beaucoup moins sympathique centipède ("Beung bah" en Thaï). Que de vie ici..
En revenant vers les bouddhas, j’aperçois un passage remontant que je grimpe mais je me retrouve face à une grappe de chauve-souris, j'avance mais les murs sont glissants de guano. Cela semble continuer mais l'odeur est trop forte, je renonce.
Pour une première cavité, c'est déjà pas mal.
Mais, en fait, la cavité principale n'est pas ici, elle se situe au bout d'un chemin cimenté et de plusieurs centaines de marche. Cette cavité est qualifiée de "grotte du centre" et donc il doit y en avoir une 3ième..
On boit un coup et on repart. Après une bonne demi-heure, nous atteignons l'entrée. Un panneau (en Thai) nous félicite pour l'effort. Sunanta note que sur la gauche, il y a un boitier électrique. Je fonce dans la cavité et Sunanta, calmement, tourne un interrupteur. Tout s'éclaire.. C'est grand et on ne distingue pas le fond.
Nous nous baladons et prenons du plaisir à photographier cette cavité aux formes remarquables. Il semble que nous sommes dans une salle formée en régime phréatique mais devenue fossile brusquement et qui s'est concrétionnée ici et là. C'est comme dans une galerie d'art. Et à 21 degrés s'il-vous-plait.
J'inspecte les moindres passages latéraux mais je ne trouve rien jusqu'à noter un curieux manège des chauves-souris! Elles disparaissent dans un passage bas et ressortent en hauteur sur la droite. Je m'y engouffre et découvre un fameux courant d'air. Après une escalade de 7m, j'atteins une salle et au-dessus de ma tête un puits qui se dédouble d'au moins 50mètres !
A mes pieds, je trouve des papiers d'emballages. Je ne suis clairement pas le premier ici mais peut être bien le premier spéléo...
Sur la droite, je vois la fissure que les chauves-souris empruntent et sur la gauche derrière les concrétions, il y a un passage aussi. Je tente d'y pénétrer mais je me retrouve face à un centipède. Cela me fait renoncer et puis il est temps de rejoindre Sunanta.
On continue notre tour de la cavité. Une fissure remontante et une autre descendante mais bouchées toutes les deux seront encore observées. Cela termine notre visite.
En route maintenant pour la dernière cavité (a priori). L'accès se fait un sentier dans la végétation clairement luxuriante. Nous passons du versant gauche au versant droit d'une vallée.
La cavité est là, elle est en forme d'ogive aussi bien en coupe qu'en plan. Une plateforme en ciment recouvre le sol et rien, pas de continuation. Je vais alors faire le tarzan le long d'une liane pour inspecter une alvéole sur la gauche. Ensuite je repars sur la droite et aperçoit une entrée. Il y a bien une 2ième cavité mais encore moins profonde. J'y trouve des morceaux de peau de serpent qui a mué..
Dernière inspection en hauteur et puis retour au parking où nous attend le papa de Sunanta. De là, un trou est visible en hauteur de l'autre côté du bâtiment central. On a encore un peu de temps et je repars pour essayer de trouver un accès. Malheureusement, c'est assez complexe et la végétation touffue nous barre le chemin. Faudrait y aller à la machette mais ça, ce sera pour la prochaine fois..
13 novembre 2011 : District de Na Duang
Pour varier les plaisirs, aujourd'hui, le choix se porte sur une réserve naturelle contenant plusieurs km2 de calcaire qui émergent des plaines environnantes. Après une heure de route, nous arrivons à l'entrée de la réserve. Il n'y a personne. Plusieurs sites sont indiqués et notamment deux cavités dont l'une est un de mes objectifs. Nous montons quelques centaines de marches jusqu'à un col. De là, une plateforme nous permet d'admirer le paysage. Nous sommes sur la lèvre d'une immense dépression bordée de tours karstiques. Génial!
Nous atteignons le fond de la dépression où un ru coule (intéressant..). Là, un panneau (en Thai) nous prévient que nous entrons dans une zone sauvage ce qui ne m'impressionne pas du tout.. A tort ! Car quelques dizaines de mètres plus loin, lorsque le chemin s'enfonce dans la végétation, brusquement, "quelque chose" tombe d'un arbre à trois de mètres de moi et poursuit sa course sifflotante au sol. Sunanta qui a l'oeil vif et précis comprend que ce serpent se dirige vers moi. Je recule et il passe devant moi et continue sa fuite. Bon maintenant, je vais me concentrer sur mon environnement! Bientôt quelques panneaux en Thai confirme notre itinéraire et nous remontons sur le bord de cette doline dans des roches très dissoutes.
Dans cette zone, on a l'occasion d'observer de curieux mais non moins magnifiques champignons.
Encore quelques efforts et nous atteignons l'entrée de la cavité. La galerie principale fait au moins huit mètres de haut et traverse une tour karstique. A nouveau c'est de la balade mais dommage qu'il y ait tant de grafitis thai.
Au fond à gauche, la topo mentionne un passage bas non explorée qualifié de "non-soufflant". Je le passe et découvre une petite salle qui se termine par un passage au sol obstrué par du concrétionnement qui ne laisse voir que quelques cm. Mais ça souffle ici! C'est noté..
On repart vers la droite et je me mets à grimper dans les niveaux en hauteur. Je côtoie les chauves-souris et constate que les passages ici sont plus faits pour elles que pour moi.
On reprend la galerie principale qui se divise en deux. Sur la gauche, elle prend brusquement de la hauteur. En fait, là au-dessus c'est un puits de minimum 40m. Sur le côté, un méandre s'amorce. Je m'y engouffre, escalade et me retrouve en haut d'un puits de sept mètres. Ici, il faut une corde. J'ai ce qu'il faut mais il faut spitter. Je ne sens pas de courant d'air et étant seul, je renonce. Mais ce sera à faire dans le futur car ceci n'est pas sur la topo.
Nous prenons la droite et atteignons la 2ième entrée (perchée) qui nous apporte une bouffée d'air frais qui nous change de cet odeur de guano permanente . Il y a ici des formes étranges de concrétions.
Nous continuons jusqu'à l'entrée suivante, perchée elle-aussi et WOW !
Devant nous, un chapelet de pitons karstiques et en face un trou béant.. La continuation de la cavité probablement.. Mais nous n'irons pas jusque là..
Nous poursuivons la galerie sur 50m puis cela s'arrête sans raison. Je me sens encore d'attaque pour une petite escalade mais cela donne rien.
On repart assez content de cette visite et rejoignons le bas de la dépression pour tenter de trouver la seconde cavité. Après 20 minutes, c'est chose faite. Elle semble être une ancienne résurgence. Elle est comblée d'énormes blocs.
Sur la gauche, je trouve une galerie sinueuse qui m'amène dans l'éboulis et au départ de passages descendants inter-strates. Je farfouille et rencontre une Hétéropoda (araignée).
Il y a plusieurs directions. Pour ne pas me perdre, je laisse mon carnet en balise. Je dois ramper et il semble que les passages bas ramènent vers l'entrée. Bon c'est assez, je rejoins Sunanta.
On repart vers le bas de la dépression à nouveau. Je cherche à trouver une source chaude. Après quelques dizaines de mètres, j'entends Sunanta parler Thai derrière moi. Elle a repérée 2 Thai dans la végétation. Moi je n'avais rien vu! Ce sont probablement des braconneurs (en short, T-shirt, tongues dans cette jungle infestée) mais bon passons. On leur demande comment atteindre cette source chaude et ils nous disent de continuer. Mmm. Plus loin, les panneaux nous indiquent des sites encore à 3 voire 4km. On fait demi-tour et les 2 braconneurs nous scrutent..
Plus loin, nous croisons un groupe de jeunes Thai qui font la visite plus tardivement et qui n'ont semble-t-il que leur GSM comme éclairage...
Retour à la voiture, et le long de la route quittant la réserve, de multiples entrées, trous sont visibles dans le massif. Je note... Cela aussi, ce sera pour la prochaine fois..
En fait, j'ai aussi compris qu'il y a encore beaucoup plus intéressant dans ce massif mais cela je ne vais pas le décrire ici.
14 novembre 2011 : District de Wang Saphung
Aujourd'hui, un temple-grotte est à nouveau au programme.. Moins d'une heure de route nous y amène. L'entrée de la cavité nous apparait au bout de quelques centaines de marches. Un autel y est installé et comme le mentionne le descriptif, cela souflle assez fort à l'entrée.
Passé ce porche, on entend comme un écoulement. Intéressant.. Immédiatement, le plafond se rehausse de plusieurs dizaines de mètres. Et la largeur prend autant de dimension.
Sur la gauche, il y a un beau massif fossile concrétionné qui a droit à sa photo.
La galerie remonte et nous comprenons que le flux que nous entendions est un groupe de chauve-souris tournoyant à 50m au-dessus de nos têtes.
Rapidement, nous apercevons un imposant Bouddha de plusieurs mètres. Imposant par rapport à nous mais lui-même fort petit à côté du mur de concrétions multicolores qui le suit.
Et tout ceci est illuminé par la lumière du jour émanant d'un énorme orifice au plafond. Du plus bel effet!
Je scrute la gauche du mur de concrétions car la topo mentionne un accès possible mais non exploré. Allez, je me lance et grimpe plusieurs ressauts.
Le dernier passage est plus technique mais comme c'est tout sec, cela passe. Je me retrouve derrière le mur et aperçoit plusieurs gours fossiles et un dôme recouvert de mini-gours en rosaces. Très très esthétique...
Sur la droite, il y a une alcôve. J'y trouve quelques restes de bougies et allumettes (probablement d'un moine plutôt sportif qui est venu ici s'isoler).
La galerie principale s'arrête 50m plus loin et il y a une petite ouverture dans le plafond contenant un bloc en équilibre. En redescendant, je repère une autre galerie en hauteur mais l'escalade qui y mène est plus dangereuse et je ne la tente pas (ce sera pour une prochaine fois..).
Pendant ce temps, Sunanta tente quelques photos du mur de concrétions et notamment d'un ensemble que l'on pourrait qualifier de "guirlandes de testicules d'éléphants"
On retourne au porche d'entrée et devant vider ma vessie, je m'éloigne suffisamment de l'autel sur la gauche. Je passe un abri sous roche et arrive à un éboulis. Et je distingue un début de porche. Je continue et il se confirme qu'il y a bien une galerie descendante. Quelques mètres plus bas, une échelle en bois m'aide à complètement descendre l'éboulis. Il y a une sortie au jour. Tout cela n'est pas sur la topo.. Mais je suis trop loin à nouveau et je fais demi-tour.
Une fois revenus au niveau de base du temple, une nonne nous demande notre avis sur la cavité et nous signale qu'il y avait encore une autre galerie très concrétionnée que nous avons manqué.. C'est noté!
En regardant plus tard les cartes topo, je m'apercois aussi que des cours d'eau semblent naitre dans le massif qui suit celui visité aujourd'hui..
Il y a de quoi faire ici..
15 novembre 2011 : District de Na Wang et Erawan
Aujourd'hui, d'autres temples-grottes sont encore au programme mais peu éloigné de mon lieu de séjour.
Le 1er ne donnera rien. En effet, il n'y a pas de grotte connue par les locaux qui lui est associé. Mais il semble que ce soit plutôt une conséquence de la protection "royale" dont bénéficie le massif calcaire à proximité. Il est très difficile de s'en approcher mais des trous sont bien visibles en hauteur dans les parois..
On se dirige alors vers un 2ième site. Le moine y séjournant nous signale que la cavité est très petite. Nous allons effectivement le constater. Il n'y a qu'une petite grotte et 2 cheminées. Nous tentons de trouver autre chose aux alentours garnis de bambous. Mais "qui dit bambou dit moustique" et après avoir donné un peu de notre sang et de notre sueur, nous rentrons. C'est là que je m'aperçois que mon gps de rando n'est plus dans mon kit. Retour au temple où le moine nous rend l'appareil dans son étui. C'est son chien qui l'a ramené et malheureusement l'écran n'a pas résisté à ses mâchoires. Ben zut de zut, plus de gps. Cela va me miner la journée. Il faudra retourner vers une ville plus importante pour tenter de remplacer l'appareil.
16 novembre 2011: aller-retour Udon Thani
Aujourd'hui, c'est opération "recherche de gps". Nous irons à Udon Thani, la plus grosse ville à 100km. Mais on n'y trouvera rien!
Pour me "consoler" au retour, on fera un crochet par le musée des Dinosaures. Assez amusant pour son Tyrannosaure motorisé et intéressant pour ses informations géologiques et paléontologiques.
17 novembre 2011 : District de Na Klang et Phu Luang
Ce matin, nous nous rendons à un temple-grotte situé à moins de 5 km. Il se trouve à la base d'un massif percé d'un trou immense, visible de la route nationale que Martin Ellis mentionne comme "not explored".
A nouveau, quelques centaines de marches sont aménagées et nous amènent en haut du massif. En fait, c'est assez dangereux ici, on surplombe ce trou béant d'au moins 30m de haut. Il faudrait équiper pour explorer là-dessous. Derrière, on distingue une petite vallée secrète mais au-delà il y a une carrière qui a mangé une bonne partie du massif. Nous continuons à grimper jusqu'au sommet, ce qui nous fait bénéficier d'une vue magnifique.
Sur ce, nous rentrons à la maison où le père de Sunanta nous explique qu'il a déjà atteint le bas de cette cavité mais qu'il faut pour cela traverser une zone de bambou. A mettre au programme pour la prochaine fois.
Nous reprenons la route et nous dirigeons vers une réserve naturelle d'un autre district, dans le but de remonter une rivière qui est supposée résurger d'une montagne. On en a pour une bonne heure de route.
A l'entrée, il n'y a encore une fois pas beaucoup de monde. Dans une maisonnette du parc, des explications en Thai confirme que la rivière sort d'une grotte!!
Et c'est parti pour une raide remontée. On croise deux jeunes qui ont l'air de bien rigoler..
De multiples chutes parsèment le parcours, c'est assez joli. La roche ici ne semble pas être du calcaire.
Après une demi-heure, on fait une pause et j'aperçois une espèce de gros champignon curieux au sol. Sunanta me dit de ne pas approcher mais je vérifie quand-même. C'est un nid de guêpes qui a été éventré par quelques rigolos qui ont donné un bon coup de pied dedans. On s'en éloigne.
Après encore une demi-heure, nous arrivons à un ensemble de cascades assez superbes et tuffées ! C'est bon signe.
Encore quelques efforts et nous arrivons au dernier bassin. La résurgence apparaît..
Cela parait plutôt paradisiaque. Mais, il y a un mais. Sur le côté droit, Sunanta a repéré un gentil animal se reposant. D'après sa couleur, il s'agit clairement d'une vipère.
Sunanta va faire le guet pendant que j'explore cette résurgence. Je prends mon CO2-mètre avec moi car je sens son utilité.
Un peu de grimpette m'amène dans une salle qui ne semble pas avoir de continuation. Le niveau de CO2 est 7 fois plus important (0.3% CO2) qu'à l'extérieur mais cela reste acceptable.
L 'eau résurge d'un siphon qui pourrait être plongeable. Je ne passerai pas la tête pour vérifier.
Dans cette eau, nagent des crabes et des poissons, c'est assez surprenant.
On en restera là et rejoignons la voiture. Sur le chemin de retour, un autre temple-grotte sera vérifié mais il ne présentera pas beaucoup d'intérêt.
Voilà encore une riche journée qui se termine.
18 novembre 2011 : District de Pha Kao
J'ai encore beaucoup de possibilités de visite mais cette fois-ci mon choix se porte sur une cavité qui présente plus de développement et plusieurs niveaux. Il s'agit, pour ne pas changer, d'un temple-grotte.
Arrivé sur les lieux, je me gare là où cela me semble le plus facile mais Sunanta me signale que je suis à côté d'un lieu d'incinération et que c'est de mauvais augure.
Je déplace donc la voiture et la positionne carrément en face de l'autel.
Et nous partons voir ce qui se cache derrière celui-ci. On aborde la cavité par la droite et nous nous retrouvons dans un dédale de galeries d'une hauteur d'homme (Thai..) comportant de nombreuses alcôves aménagées d'un tapis (lieu de méditation ou de jeux ?)
Nous reprenons sur la gauche et atteignons la salle principale clairement formée en régime noyé, de quelques mètres de haut sur vingt de large. Nous sommes au niveau d'une résurgence fossile.
Au fond de la salle, un méandre démarre, parsemé de quelques cheminées montant à au moins 30m. Ce méandre se termine par deux galeries bouchées par éboulis. Dans celle-ci, nous rencontrons un centipède qui cette fois-ci reste suffisamment immobile pour se faire immortaliser..
Retour à l'entrée et direction les marches et escaliers en béton "imitation bois"
Nous passons deux abris dans lesquels le carrelage a été en partie volé par des personnes sans respect et atteignons une nouvelle cavité qui se traverse aisément.
Néanmoins sur la droite en hauteur je semble voir un autre accès.Je grimpe et dans la paroi, il y a un trou, j'y pénètre et la roche grise passe au blanc. Des chauves-souris se reposent ici. Cela sinue et je me retrouve de l'autre côté de la falaise que l'on grimpait. Et vraisemblablement je suis sur un balcon en bordure d'une doline. Je distingue une grande entrée derrière la végétation de l'autre côté. Un cri génère un bel écho..
Je rejoins Sunanta et preste pour continuer. Le chemin devient plus raide et nous arrivons à l'entrée d'une galerie basse que nous amorçons. Cela sinue à nouveau et nous arrivons sur une corniche d'une doline d'effondrement. Tout se confirme. Nous poursuivons sur la gauche et reprenons un chemin qui mène à un troisième abri. A quelques mètres, nous passons une entrée soufflante, attirés par l'entrée suivante plus importante. Les dimensions s'agrandissent. Nous sommes dans un grand porche garnis de quelques concrétions tubulaires régurgitant des racines. Très très curieux et exotique !
En contrebas, un porche encore plus volumineux nous attend. Je cours là-dessous pour la photo puis nous reprenons la visite de manière structurée.
Nous prenons par la gauche et je m'engage dans un méandre qui ne finit pas de sinuer. Au bout, je suis arrêté par l'étroitesse mais il y a du courant d'air. Je grimpe mais ne trouve pas de continuation pénétrable.
Puis retour à la case départ et à nouveau sur la gauche, il y a une galerie que l'on parcourt à moitié et qui comporte une sortie au jour. Ici, il y a aussi un très grand nombre de chauve-souris qui voltigent en tout sens proches du plafond. Il y a des départs à gauche et à droite mais je ne vais pas les vérifier.
Nous revenons vers le porche monumentale et là je prends une autre galerie descendante qui comportent des diaclases étroites remontantes non explorées (d'après topo). Je tombe sur un ressaut de 5m que l'on peut contourner jusqu'à un balcon. S'ensuit un puits d'une vingtaine de mètre qui a été descendu par les auteurs de la topo (et qui ont trouvé des graffitis en Thai là-dessous..). Ce puits mène à une salle qui prend plusieurs directions. Des puits remontants (40m) sont visibles depuis mon "balcon". Ici des partenaires spéléos seraient bien utiles pour explorer d'avantage. Et potentiellement rejoindre le niveau de résurgence juste en dessous.
Je rejoins Sunanta qui admirait l'entrée principale mais commençait aussi petit-à-petit à en avoir assez de l'odeur de guano.
Au-delà sur la gauche s'ouvre encore une autre galerie d'une quinzaine de mètre de haut. Celle-ci mène à une autre sortie et à des galeries non explorées. Pfff, ça en fait vraiment trop ;-)
Nous allons jusqu'à la base de l'entrée monumentale et désescaladons une zone dissolue comme une surface de lapiaz.
On va en rester là pour ce niveau de cavité.
Nous ressortons et prenons la dernière portion d'échelle en ciment imitation bois qui mène au sommet du massif karstique.
Sunanta prend son casse-croûte pendant que je farfouille. A quelques mètres, je découvre une étroiture au sol. J'y pénètre et à nouveau la roche passe instantanément du gris au blanc. Des chauves-souris s'y trouvent et visiblement je dérange..
Cela sinue et se termine par un orifice au sol qui est le sommet d'une coulée que je désescalade. Je me retrouve alors dans une autre galerie et cela continue horizontalement à gauche, à droite mais aussi par des passages descendant étroits, probablement connectés à la cavité en dessous. Tout ceci n'est pas sur la topo.
J'arrête là et je rejoins Sunanta qui commençait à s’inquiéter.
On redescend l'escalier et repassons devant l'entrée soufflante aperçue à l'arrivée sur le site. Je ne peux m'empêcher d'aller voir. Elle me mène au niveau de l'entrée monumentale. Je continue à longer la doline et trouve une galerie descendante profonde d'au moins 15m qui pourrait potentiellement amener à la résurgence en dessous (non mentionné sur la topo). Je fais demi-tour.
L'ensemble de ce site mériterait une réinspection et un ensemble de mise à jour de la topo (qui mentionne actuellement 200m de développement pour la résurgence fossile et 750m pour la cavité s'ouvrant dans la doline). Il devrait être possible aussi de jonctionner le sommet de la tour karstique avec la cavité moyenne et ensuite d'atteindre la résurgence fossile ce qui ferait une dénivelée d'environ 100m.
Ce site constitue ma dernière visite spéléo dans la région du Nord-Est. J'arrête là car je souhaite changer de région et aller voir le karst de la province de Mae Hong Son.
En conclusion :
Ce fut une belle expérience et découverte spéléologique du karst tropicale.
Les sites visités cette semaine méritent presque tous des visites complémentaires mais cette fois accompagné d'au moins 1 à 2 autres spéléos et avec du matériel de descente, d'escalade et de topo. Avoir avec soi une personne parlant et lisant le Thai est réellement un avantage. L'idéal serait un guide forestier thai.
Un site présente même un intérêt pour un plongeur. Et peut-être à la clé, la découverte d'un collecteur, ce qui est rare dans la région.
Pas mal d'autres sites encore (observés le long des routes mais aussi mentionnés par Martin Ellis) mériteraient d'être prospectés.
Néanmoins, le potentiel vertical reste limité. On n'y trouvera jamais un -1000m mais un -200m reste possible. Par contre, en terme de taille de galerie et de salle, on peut trouver du grand.
La faune n'est pas en reste et est extrêmement riche.
John Gosset
dimanche 8 janvier 2012
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Merci John! Les photos sont superbes!
RépondreSupprimerOn y va quand? On y va quand?
Quoi que je ne suis pas sûr de vouloir rencontrer un centipède! ;)