Avec pour objectif principal la traversée Trou Mile - Pène Blanque
Samedi 7 août 2010
Thierry (l'Organisateur et initiateur de ce projet), Thibaut, Michel, Géry s'installent dans le gîte de la Paloumère à La Baderque.
Dimanche 8 août 2010
Les 3 premiers équipent le gouffre du Pont de Gerbaut (échappatoire au 2/3 de la traversée Trou Mile - Pène-Blanque), vérifient les conditions au niveau de l'Entonnoir (départ de la rivière du Pont de Gerbaut) et balisent le chemin d'accès. Tandis que Géry va repérer la route et le chemin d'accès à la grotte de Pène-Blanque et du Trou Mile.
Christian, Hugues, Eric et John arrivent en fin d'après-midi. Au croisement entre La Baderque et Herran, un panneau nous annonce "Vous quittez le pays de l'Ours", ambiance locale..
Le gîte étant pratiquement vide (mis à part un parapentiste d'un jour roulant en jaguar), nous prenons chacun une chambre.
Dans la soirée, après un très bon spaghetti concocté par notre chef Michel, nous mettons au point la suite du programme :
Les prévisions du temps n'étant pas très bonne, Thierry propose de tenter la traversée dès que possible, c'est-à-dire le lendemain en fin d'après-midi. Une 1ère équipe (Géry, Eric, Hugues, John) sera responsable de baliser la grotte labyrinthique de Pène-Blanque et de vérifier la qualité des équipements au bas des Puits Arrosés. Dès la sortie, cette équipe donnera le GO à l'autre équipe (Thierry, Thibaut, Michel, Christian) qui se lancera dans la traversée.
Lundi 9 août 2010
Nous partons vers 8h pour Pène-Blanque. La marche d'approche (agrementée d'un beau trou souffleur le "Buade Dech Gandil") monte pas mal pendant 1h et se poursuit par une descente "casses-pattes" dans l'éboulis le long de la falaise de Pène-Blanque.
Enfin, nous arrivons au beau porche d'entrée qui démarre après un ressaut de 8m.
Nous nous équipons et GO..
Cette cavité commence par le long laminoir "à la française donc humainement acceptable" de 250m. S'ensuivent une série de tobbogans, assez glissants et équipés en fixe. Nous parvenons alors à la châtière 52 qui peut être mouillante (mais un shunt installé par le spéléo-secours existe). Aujourd'hui le niveau d'eau est très bas. C'est bon signe pour la traversée..
Le concrétionnement est peu présent si ce n'est quelques choux-fleurs.
Peu après, le cheminement demandera plus d'attention. Nous avons du mal à évaluer l'ordre de grandeur des salles et nous les confondons. Nous faisons demi-tour peu avant la Salle du Bivouac.
Et nous sortons la boussole qui nous confirmera que nous étions sur le bon chemin. Ce va-et-vient nous fera perdre 1h. Nous apercevons des ordures (..) qui nous indiquent que nous arrivons à la Salle du Bivouac. Ensuite, après quelques reliefs, nous parvenons à la gigantesque Salle du Dromadaire avec plus ou moins en son centre une profonde dépression. Cela glisse à proximité de celle-ci. La suite de la progression est à droite et après quelques escalades/désescalades nous parvenons au bas des Puits Arrosés dont l'équipement en fixe est agrémenté de câbles pour les pieds. Je m'y engage puis revient puis Géry y retourne et pousse plus loin la vérification. Cet équipement est clairement en très bon état.
Cela fait 6h que nous sommes sous-terre et il est temps de rebrousser chemin. Eric a bien balisé le cheminement.
Vu que Hugues a des douleurs aux genoux et que nous devons donner le GO le plus vite possible à l'équipe qui fait la traversée, nous laissons Géry et Hughes remonter à l'aise.
Eric et moi arrivons 2h30 plus tard à la sortie. Eric fait le debriefing à Thierry par téléphone.
L'équipe de la traversée a revu son moment de départ : ils partiront le lendemain matin, suite à la diminution de la menace de pluie et afin d'être dans de meilleures conditions de repos.
Une demi-heure plus tard Géry et Hughes nous rejoignent.
Avant de me changer, je vais voir la petite entrée en contrebas de la grotte de Pène-Blanque. Cette cavité plonge très très loin en diaclase. Tout a l'air bien instable. Je ressort dare-dare.
Nous devons encore remonter l'éboulis. Eric et moi, à nouveau, précédons Géry et Hughes.
Arrivés en haut je redescends pour prendre le kit d'Hughes mais il a sa fierté et souhaite le garder.
En haut, c'est Eric qui se propose de prendre le kit d'Hugues pour la descente. Quelle énergie!
On rejoint les voitures et arrivons vers 20h30 au gîte.
Un bon repas à nouveau nous attend...
On débriefe notre parcours à Thierry très intéressé par les conditions des équipements en place et le niveau d'eau de la chatière.
Hughes est "out" et décide de rester au gîte le lendemain tandis que Géry, Eric et moi optons pour la grotte du Portillou (grotte facile).
On convient que si, à 6h du mat' le mercredi , nous n'avons pas de nouvelles de l'équipe qui fait la traversée, nous contactons les secours.
Mardi 10 août 2010
Grand jour pour la moitié d'entre-nous !
Je ne les entends pas partir et me lève le dernier..
Après le petit déj', direction Moulis et le village de Ramès pour trouver l'entrée de la grotte du Portillou.
A l'entrée du village, on se gare dans un tournant et on est interpellé par un anglais qui souhaite qu'on se déplace un peu plus bas pour laisser la place à "ses invités". Pas de problèmes pour nous..
Le chemin d'accès est situé en haut du village. Il faut bifurquer à gauche dans un petit sentier qui suit la courbe de niveau et c'est là le problème, il y a plusieurs possibilités. On s'engage sans succès dans une 1ère bifurcation. Le 2ième bifurcation sera la bonne. L'entrée à la belge est trouvée.
Immédiatement après un ressaut, cela s'élargit et on doit équiper un très long toboggan.
Qui nous amène à une grande salle à partir de laquelle commencent les laisses d'eau et des concrétions plutôt esthétiques (fistuleuses, aragonite). On prendra son temps pour faire les photos (toutes sans flash, sans pied et sans longue pause mais y a un truc ;-)) et ... pour vider nos bottes
On arrive alors à un puits de 8m, à équiper, qui donne accès à un méandre que l'on suivra sur quelques dizaines de mètres. On décide d'en rester là car on a Pène-Blanque dans les jambes
Rephotos en rebroussant chemin:
On se change et Géry propose de prendre un verre au restaurant de Moulis idéalement situé en bord de rivière.
Le temps est beau. C'est une bonne nouvelle pour nos amis qui font la traversée.
Nous prenons la route de retour et à l'approche du gîte vers 19h, on apercoit alors de multiples véhicules rouges. On comprend que ce sont des équipes d'interventions. Sont-elles là pour un entrainement ou alors nos compagnons ont eu un problème?
On voit alors arriver Thierry... Aie aie...
Il nous rassure, si l'on peut dire, en nous expliquant que Michel est resté coincé dans la jonction du Trou du Vent suite à un lumbago. Après avoir préparé un point chaud, Thierry et Thibaut sont sortis comme des torpilles par la rivière Mile pour prévenir les secours. Christian est resté en assistance de Michel.
Quelle débauche de moyens d'interventions! C'est impressionant..
Des gendarmes, des CRS, des sapeurs-pompiers, le sous-préfet de Saint-Gaudens, le maire du village, un docteur, une infirmière sont présents. La consul de Belgique nous proposa son aide par téléphone..
Le 1er contact avec Michel et Christian sera établi après 6h. On sera tenu au courant de la situation heure par heure.
Thierry et Thibaut se proposeront pour assister les pompiers. Mais ils sont déjà fort nombreux sur place..
Ils accompagneront Michel qui, fort comme un cheval (mais aussi suite au remède de cheval injecté), ressortira par ses propres moyens par le gouffre des Hérétiques (dans son malheur, Michel a eu la chance de se bloquer à proximité de la salle du Trou du Vent qui peut être accédée rapidement par ce gouffre).
Vers 0h30, Michel et Christian réapparaissent. Michel se revigore immédiatement d'une leffe.
Et nous raconte le déroulement sous terre : tout a été géré de manière très professionnelle par les pompiers (qui sont aussi de bons spéléos).
Cela se termine bien..
Le docteur demande alors à Michel d'être conduit aux urgences de l'hôpital de Saint-Gaudens pour observation. Il est 2h du mat'
Arrivé sur place, la prise en charge de Michel est refusée par les urgentistes. Plutôt surréaliste..
Christian et Hughes (toujours de bonne volonté) vont rechercher Michel. A 4h du mat', Michel est à nouveau au gîte
Quelle journée à rebondissements..
Mercredi 11 août 2010
Personne ne se presse pour se lever et au programme d'aujourd'hui, il y a la récupération des kits et le nettoyage du point chaud dans la jonction du Trou du Vent au bas de la rivière Mile.
Nous y allons à 5 et à une bonne allure. Cette rivière est magnifique. Une croûte de calcite blanche et accrochante contraste avec les parois sombres. Quelques désescalades seront effectuées, on équipe les plus hautes. En 1h30, on arrive à la jonction du Trou du Vent.
Eric, Thibaut et Géry cassent la croute tandis que Thierry et moi continuons jusqu'à l'immense Salle du Trou du Vent, encore plus massive que la salle du Dromadaire dans Pène-Blanque.
Puis l'on va vérifier le niveau d'eau du Pertuis. Thierry est, en effet, toujours motivé à faire une traversée..
Ensuite, casse-croûte et remontée avec les kits. Thierry en a 2, moi 1 seul mais hyper-bourré. On remontera en 2h et en se permettant même quelques escalades. Thierry prendra même les 3 kits pour la dernière partie. Quelle forme !!
Michel resté au gîte se remet et assisté de Hughes nous préparera une fois de plus un diner de chef!
Durant la soirée, nous échaffaudons nos plans pour le lendemain. Thierry propose de retenter la traversée depuis le gouffre des Hérétiques. Eric (qui a déjà fait Pène-Blanque) et Christian (qui est ressorti par ce goufffre lors du sauvetage) seront de la partie tandis que Géry et moi descendrons par le gouffre du Pont de Gerbaut avec la possibilité de croisement de l'équipe faisant la traversée et pour le déséquipement.
On fixe à Michel, Thibaut et Hughes qui restent au gîte, un timing au-delà duquel il faut s'inquiéter, et ceci pour les 2 équipes qui partent sous terre.
Jeudi 12 août 2010
Thierry, Eric et Christian partent vers 8h et rentrent dans le gouffre des Hérétiques vers 9h30.
Géry et moi partont vers midi pour le PDG.
Arrivé au parking, il pleut des cordes, nous redescendons prendre nos K-WAY..
La montée plein sud vers PDG depuis la bifurcation a été balisée par Thierry mais avec la pluie ce n'est pas évident de s'y retrouver. Vers 13h nous sommes au PDG.
Quelle magnifique entrée ! Et en plus on peut s'abriter..
On s'équipe, on casse la graine et on s'engouffre.
Cela commence par le puits Martel de 43m. Le Y de départ donne un peu de sueur.
Suit un puits de 13m. Puis on enchaine les puits de 11 et 20m. Finalement encore 2 puits de 5m dont le dernier démarre par une chatière.
Nous arrivons alors à de si larges et hautes galeries que nous avons du mal à saisir la correspondance entre ce que l'on voit et la topo.
Nous avancons avec la topo sous le nez. Nous arrivons alors à l'entonnoir, le départ pour la rivière du PDG. Nos amis ne sont pas encore passés..
Nous continuons dans ces vastes galeries et nous arrivons devant 2 départs. La topo nous dit de prendre tout droit mais il y a une balise à droite. Je vais sonder un peu ces 2 départs, il y a des cairns dans les 2 cas. Géry va voir. Même conclusion.
On décide de manger et on prendra la galerie tout droit après...
Géry prépare sa petite soupe grâce à son nouvel ESBIT. Cela a l'air d'être un grand moment pour lui..
Puis tout-à-coup, nous entendons la voix de Thierry. Nous éteignons nos LED...
Retrouvailles ! Ils sont arrivés de la droite (et pas de la galerie tout droit que nous voulions emprunter..)
Il est alors 15h30. Ils sont un peu en retard sur leur timing mais c'est très très raisonnable. Ils sont tous encore en forme. Ils repartent dare-dare et nous leur souhaitons bonne chance..
Et on continue notre boustifaille et Géry se délecte lentement de sa soupe..
On reprend la progression et nous arrivons à la très grande Salle Elisabeth Casteret présentant des concrétions coralliennes.
Nous passons les vires du Puits de la Tyrollienne et du Puits de la Boue et nous nous arrêtons là.
Nous avons eu un bon aperçu des grandes galeries de la colonne vertébrale de ce réseau.
Géry va déséquiper. On ne peut pas prendre de risque, nous ne sommes que 2.
Je remonte les puits de 13 et 43m avec un bon kit bourré.
Et Géry arrive.
Il est 20h. On arrive au gîte à 21h30. Les autres commencaient déjà à s'inquiéter..
Hughes nous montre alors un article de la gazette locale relatant le sauvetage. Nous qualifiant de touristes belges et mentionant uniquement le bon travail de la gendarmerie et des CRS. Et quid des pompiers??
Nous mangeons et vers 23h, c'est Thierry au téléphone. Ils sont sortis !
Pari réussi! Ils ont effectué la traversée en 13h30. Beau timing !
Ils reviennent au gîte vers 1h du mat', un peu fatigués quand-même.
Et on échange les expériences du jour..
Vendredi 13 août
Thierry, Thibaut et Michel vont rendre visite aux pompiers de Saint-Gaudens afin de les remercier de leur efficace intervention mais aussi afin de préparer un nouvel article à publier réexpliquant ce que nous faisions dans la région et insistant sur l'énorme travail des pompiers lors du sauvetage.
Pour les autres, c'est grand nettoyage (matériel, chambres, etc,...)
On se retrouve tous en fin d'après-midi et peu après on charge déjà les voitures.
On clôturera ce camp dans un resto pas cher près d'Herran.
Samedi 14 août
C'est le jour du départ. Chacun y va à son rythme..
Quelques embouteillages tout-de-même..
En conclusion :
Très bon camp dans une belle collaboration et une bonne entente entre les participants !
Et à la clé un bon résultat !
On peut encore féliciter Thierry pour toute cette organisation, pour sa grande forme et pour sa motivation sans faille.
Plus de photos ici :
http://picasaweb.google.be/112008177632565753593/SejourAuGiteDeLaPaloumere#
http://picasaweb.google.be/112008177632565753593/GrotteDePeneBlanque#
http://picasaweb.google.be/112008177632565753593/SauvetageDeMichel#
http://picasaweb.google.be/112008177632565753593/GrotteDuPortillou#
http://picasaweb.google.be/112008177632565753593/GouffreDuPontDeGerbaud#
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