mardi 8 juillet 2025

Galerie des Sources, le 15 juin 2025

Participants : Aurélien, John et Géry de l’ESB. Pascal, Iris et Johan de l’Astragale

Rapport de l'équipe du haut

Le but premier de cette sortie était de rejoindre les parties connues de la grotte depuis l’entrée inférieure.

Objectif très audacieux, éliminant d’office les moins filiformes d’entre nous, tant la réputation sulfureuse de ce parcours aux passages hyper étroits, hantait nos esprits depuis une vingtaine d’années.

C’est en effet en 2005 que Thierry, ancêtre de John à la présidence de l’ESB, et Maurice ont réussi cet exploit.

Quelques jours auparavant, Thierry nous avait relaté cette journée et nous avait envoyé de judicieuses photos d’époque.

Ainsi, en ce dimanche matin radieux …

RV sous le pont du chemin de fer. 2 clubs 50/50 %, … 5 voitures pour 6 participants.

Pour nous remercier de toutes ces années de bonne collaboration, Pascal nous offre son dernier roman intitulé «Topoguide 20 classiques belges en spéléologie ».

Encore un grand merci !

Important briefing pour étudier tous les cas de figure … (« que fait-on si jamais … et si ... et si ...»)

Les accompagnants au challenge de John sont tout naturellement désignés, ce sera Pascal et Johan.

J’amène donc l’équipe de jonction par l’entrée classique supérieure tandis que l’équipe de John s’est déjà engouffrée dans l’entrée inférieure.

Notre but est de récupérer nos valeureux là où ils devraient ressurgir.

Mais justement … : ce sera où ?? ? That’s the question ! Ha, haaa ! …

Les deux topos connues sont tellement indéchiffrables …

Nous pensons qu’ils arriveront sûrement au bout de la longue diaclase qui démarre au même niveau que la tête du « puits d’accès au siphon ».

Je n’y avais été qu’une seule fois, il y a une dizaine d’années.

Mais c’est tellement engagé et sportif que nous n’y sommes jamais

retourné …

Maintenant, faudra bien …

Arrivé à ce carrefour, tiens ... en contrebas, là où nous avons toujours snobé ce point d’interrogation, il y a cette petite stalagmite qui ressemble quand même un peu à celle de la dernière photo envoyée par Thierry …

Un doute s’installe en moi … Peut-être me trompe-je ? …

Attaquons comme prévu les vires et main courante « en place » (heureusement toi !) de cette diaclase.

D’abord une petite montée dans une faille étroite. Sportif !

Zut, Iris a oublié son bloqueur-pédale ! Mais elle a toujours son pantin sur elle ! Ça servira avec la pédale qu’Aurélien lui prête.

Oufti, c’est chaud. De l’opposition engagée ! Il faut serrer des coudes, des genoux, écarter les fesses…

Je quémande la clé de 13 à Iris pour resserrer les vis de plusieurs anneaux …

Avec les équipements en place, il est important de tout checker minutieusement …

Le plafond est haut mais il y a aussi du gaz sous les bottes …

Silence ! Je vais siffler dans mon antique sifflet de chef de troupe.

Tit Taaat Tit (« R » comme « Ramoneur » pour le Rassemblement).

Chuuut … aucun retour du sifflet de John.

La fin de la main courante est encore plus sportive.

Vient une plateforme et un départ de rappel dans un beau volume.

L’équipement en place est catastrophique. La sécurité n’y est pas du tout !  … Mais qui a installé cette horreur ! ?

Une seule broche pour cette fin de MC et départ de puits.

Les deux cordes ne sont pas mariées !  … Je fais un raboutage limite avec un restant de corde.

Mais le pire, c’est que la corde du puits est sur un mousqueton ovoïde acier tout rouillé et … limé de moitié au point de contact avec la broche !

Si mes amis arrivent bien ici par le bas … on aura bien fait de venir jusqu’ici !

Tit Taaat Tit … toujours rien.

Aurélien me rejoint. Il a dépassé Iris qui préfère stationner et attendre au milieu des vires.

Il veut descendre le puits. « Hé menneke, t’es pas fou ? T’as vu sur quoi tu descends toi ? ».

Je relie les boucles des deux cordes à la broche avec un vrai mousqueton, et voilà Aurélien bientôt en bas avec mon sifflet.

Tit Taaat Tit … 30 sec. de silence et toujours aucun retour …

Fin de corde sur un noeud (« Ha, quand même ... »).

Les pieds sur un balcon, Aurélien ne peut continuer à descendre (oui, ça descend encore jusque ... ? …).

Déjà presque une heure qu’on chipote dans cette diaclase.

Nous décidons de revenir jusqu’au carrefour.

En chemin Aurélien trouve un bloqueur-pédale au sol … Houps, c’est le mien !!!

On y est presque quand on entend la voix de John qui nous appelle.

Cela vient du contrebas du carrefour avec cette fameuse stalagmite ! Tudieu ! C ‘était finalement bien à cet endroit la sortie de la traversée !

Mais impossible pour John d’escalader jusque là.

Je place ma corde sur amarrage naturel pour rejoindre John et lui permettre de monter.

Mais avant tout, il faut aller retrouver Pascal qui a essayé toutes les positions du kamasutra pour passer la dernière étroiture, sans succès ! La première ayant déjà été fatale pour Johan …

John envoie du matos à Pascal pour lui permettre de ressortir à l’entrée inférieure.

John sera donc le seul à avoir réussi cette traversée très sélective.

Nous remontons ensemble.

Iris et Aurélien sont déjà partis en avant.

Sortie du dernier survivant après près de 5h de TPST.

Sûr, on y reviendra ! Car, suite à cette sortie, il y a beaucoup d’excitation pour d’autres fouinages et challenges à créer dans cette « Galerie des Sources » !

Nous savons déjà que John pourrait refaire cette traversée avec Martin S. et Arthur … ils passeront avec quasi certitude ...

Nous allons boire le verre de l’Amitié à Gendron au « Ô bord de Lesse » pour clore, dans la joie du devoir accompli, cette journée enrichissante et absolument «mémorable » !

Le rapporteur volontaire : Géry

Rapport de l'équipe du bas

Le long de la route des Aiguilles de Chaleux, je constate avec surprise que la Lesse est toute brune aujourd'hui, des pluies violentes ont dû s'abattre sur la région durant la nuit. Mais cela n'empêche pas quelques kayaks d'être à l'eau.

J'arrive le dernier au point de rendez-vous, je n'ai pourtant que 5 minutes de retard.

L'objectif d'aujourd'hui est de tenter une traversée entre l'entrée inférieure et supérieure (l'entrée classique) et nous savons que le cheminement est sélectif. Nous devrons faire 2 équipes. Il n'a pas fallu longtemps pour se décider.
Pascal, Yohan et moi serons dans l'équipe "du bas" et Iris, Aurélien et Géry dans l'équipe "du haut".

Dans la grotte inférieure, lors de la dernière sortie, j'avais repéré un bout de corde qui pendait dans une petite cheminée, je m'attends donc à ce que ce soit par là mais dans ma mémoire je l'avais placé à gauche après l'entrée alors que la topo la montre à droite.
Hé bien la topo avait raison. J'avais inversé. Dans cette cheminée, Thierry, l'ancien président de l'ESB qui avait fait cette traversée en 2005 m'avait suggéré de prendre des sardines (des tiges avec anneaux) et des étriers. J'ai aussi une corde et des mousquetons.

Pascal et Yohan sont très galants et me laisse l'escalade. Je repère 3 trous que j'utilise pour monter d'étrier en étrier. Le bout de corde est atteint et j'assure la corde sur un amarrage naturel mais qui ne semble pas si solide que cela.
Je me rétablis dans la galerie supérieure et je vais refaire un amarrage plus loin autour de blocs. Je vais en repérage. Je tombe sur le fameux câble noir qu'il faut suivre jusqu'au bout. Je rebrousse et mes amis me rejoignent. Je pars alors en éclaireur dans la suite qui est suffisamment large mais pas très haute.

Cela monte et descend et enfin je parviens à un trou au sol assez étroit. Il y a 2 mètres à désescalader. Je descends et constate que la suite est un coude étroit suivi d'une étroiture. Je retire mon matériel et à ce moment-là je pense que c'est l'étroiture sévère dont parlais Thierry. Pascal descend le puits mais il pense à Yohan. Ca va être chaud pour lui de passer ces 3 obstacles. Pascal remonte et je le suis. Yohan est d'accord de faire demi-tour. On lui donne les étriers et sardines.

Et puis on revient dans nos étroitures. Au-delà, je distingue une galerie plus large et haute et je pense que c'en est fini des difficultés. Que nenni!
Au bout d'un passage plus large et haut suite une faille d'au moins 5 mètres de long et c'est vraiment peu large. Je scrute celle-ci un moment et je me décide à y aller la tête en avant sur le côté et un bras en avant. Je m'enfile dedans tout en parlant avec Pascal. Tout-à-coup, plus aucun son ne sort de ma bouche car la faille contracte mon torax mais je passe .. la faille s'élargit et au bout il y a un ressaut. J'avais attaché une corde à ma taille et cela me permet de tracter le kit et nos deux jeux de matériel.

C'est au tour de Pascal qui met un moment à se décider. Il se lance la tête en avant d'un côté..ca coince. Dans l'autre sens, ca coince aussi. Les pieds en avant, ca coince encore et dans l'autre sens ca coince toujours. Il ré-essaie certaines "configurations" et ca ne va pas passer.
On doit décider que faire.. Je propose à Pascal de continuer seul pour aller à la rencontre de l'autre groupe car plus loin il y a une escalade difficile et j'espère qu'ils pourront me placer une corde. Je descends le ressaut et passe de strate en strate dans des galeries un peu encombrées en suivant le câble noir et enfin j'arrive dans une haute diaclase. Clairement, je suis arrivé dans la suite attendue mais je ne vois pas où est cette escalade. Je farfouille un peu et puis soudainement j'entends des voix au-dessus de moi mais je ne vois personne. J'appelle. J'entends Géry qui se rapproche et puis je distingue son éclairage. Il équipe. Cela ne semble pas évident..Géry aime équiper correctement.

Et enfin nous sommes réunis.

Je le guide jusqu'à la faille pour décider de la suite avec Pascal.

Pascal ne passera pas..

Je retourne dans la faille pour lui passer du matériel pour lui permettre de descendre le puits vers la sortie.
Géry et moi retournons à la corde que nous remontons. En haut, je découvre une partie de la Galerie des Sources que je ne connais pas. Il y a ici un carrefour important.
Et je le suis vers la sortie. Il faudra revenir pour revisiter à fond les différents cheminements depuis ce carrefour.

Je suis donc le seul à avoir pu faire la traversée. Je suis bien désolé pour Pascal et Yohan.

Et un grand merci à l'équipe "du haut" sans quoi je restais coincé en bas car cette escalade dans la grande diaclase n'est pas possible sans prendre de gros risques.
C'est une vrai savonnette.

John




Carrière de Sprimont, le 8 juin 2025

 Initiation à l'équipement pour Arthur encadré par Géry dans la carrière de Sprimont à Floreffe : 

Apprentissage des noeuds essentiels, équipement avec fractionnement, passage de noeud, raboutage de cordes, inversion de matériel, tressage de sangle 

Tout cela à l'abri du bruit et de la cohue de la brocante en cours aux alentours de l'abbaye.

Une journée bien remplie et Arthur apprend vite